La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a défendu lundi soir à l'Assemblée le projet de loi sur le rapprochement Caisses d'Epargne/Banques populaires avec en toile de fond la question des pertes de leur filiale Natixis.
Le rapprochement "va donner naissance au deuxième groupe bancaire français, avec 34 millions de clients, plus de sept millions de sociétaires, 7.700 agences et près de 110.000 collaborateurs", a déclaré Mme Lagarde devant la vingtaine des députés spécialistes des finances.
"Mais cette union ne signifie pas une fusion pure et simple: les deux réseaux resteront distincts, et vous pourrez toujours voir dans les villes françaises la croix blanche sur fond bleu des banques populaires et l'écureuil" des caisses d'épargne, a déclaré Mme Lagarde.
"Le gouvernement s'est engagé à accompagner la création du nouveau groupe par un apport de fonds propres à hauteur de cinq milliards d'euros", a rappelé Mme Lagarde.
Le rapprochement selon elle "confortera la solidité financière des deux groupes" et permettra "d'améliorer le pilotage de Natixis avec une gouvernance claire et simplifiée".
Filiale des deux banques, Natixis a affiché une perte trimestrielle inattendue de 1,8 milliard d'euros, la contraignant à un nouvel appel de fonds de 3,5 milliards d'euros, le troisième en moins d'un an.
La ministre a expliqué que Natixis a "engagé un plan de réduction de ses risques, à travers la mise en gestion extinctive de certains actifs".
"Les pertes de Natixis au premier trimestre 2009 s'expliquent par les pertes enregistrées sur ce portefeuille en gestion extinctive; le reste des activités dégagent des bénéfices".
Dans son intervention, le porte-parole du PS pour les finances, Jérôme Cahuzac, a notamment interrogé la ministre sur "l'attitude de l'Etat en cas de besoin de capitalisation supplémentaire de ce groupe".
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