Plusieurs syndicats et associations ont de nouveau appelé mardi 21 décembre au retrait du projet de loi sur la sécurité intérieure Loppsi 2, adopté dans l'après-midi par les députés avant une deuxième lecture au Sénat en janvier.
"Ce texte, qui nous paraît extrêmement dangereux et très régressif, correspond à un projet de société dont on ne veut pas, portant sur le contrôle et la répression généralisés", a déclaré lors d'une conférence de presse Matthieu Bonduelle, secrétaire général du Syndicat de la Magistrature (SM, classé à gauche). "Nous demandons son retrait", a-t-il dit.
Il était entouré de représentants de Droit au Logement (DAL), Jeudi Noir, l'Union syndicale Solidaires et du réseau inter squat parisien.
A l'appel de ces organisations et d'autres faisant partie notamment du Collectif Liberté Egalité Justice (CLEJ), environ 150 personnes se sont rassemblées en fin d'après-midi dans le calme près de l'Assemblée nationale, a constaté l'AFP.
Elles portaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire par exemple "Loppsi 2 = dictatür" et "je suis pas (encore) SDF, moins de yachts, plus de yourtes", et distribuaient des tracts disant "Qui dit Loppsi dit sans abri".
La Fédération Syndicale Unitaire (FSU), la Confédération nationale du Travail (CNT), Réseau Education Sans Frontière (RESF), la Ligue des Droits de l'Homme (LDH), la Coordination des sans-papiers et le Réseau stop aux expulsions (Résel) ont participé à ce rassemblement de protestation.
Le texte, qui inclut notamment les mesures sécuritaires du discours de Grenoble du président Nicolas Sarkozy tenu en juillet dernier, fixe les grandes orientations des forces de l'ordre pour cinq ans, de 2009 à 2013.
"Il semble se durcir après son passage à l'Assemblée", a dénoncé M. Bonduelle, citant une nouvelle disposition sur "la double peine aux assises".
Le texte prévoit désormais que la cour d'assises devra systématiquement demander aux jurés si un étranger reconnu coupable d'un crime doit ou non quitter le territoire français une fois sa peine purgée, a-t-il expliqué.
Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du DAL, a dénoncé les "mesures répressives pour les populations précaires" contenues dans ce texte, comme l'évacuation d'office des lieux occupés sans autorisation et "l'interdiction de la vente à la sauvette".
"Une journée nationale de manifestations est prévue le samedi 8 janvier", avant le retour du texte au Sénat le 18 janvier, a précisé M. Eyraud.
Les associations Homosexualité et socialisme (HES) et Aides ont également dénoncé dans des communiqués distincts ce texte, qui autorise "le dépistage sans consentement de toutes maladies virales [VIH, hépatites] sur un individu ayant agressé physiquement un fonctionnaire de police ou un gendarme".
Source : afp
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