Le blog de Guy Chambefort

Des questions sur le sida à l'Assemblée nationale

A l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, chacun des quatre groupes parlementaires  a posé une question au gouvernement à l'Assemblée nationale mercredi sur l'épidémie.

Cette initiative de la députée Marie-George Buffet (PCF), présidente du groupe d'études sur le sida de l'Assemblée nationale, a été acceptée par la conférence des présidents, qui fixe l'ordre du jour de l'Assemblée.

Source : afp

Le plan sida sapé par l'amendement Mariani sur les étrangers malades

Les associations de lutte contre le sida ont donné un satisfecit au projet de plan sida 2010-2014 mais estimé que l'amendement du député UMP Thierry Mariani sur les étrangers malades, voté mardi à l'Assemblée, l'affaiblissait considérablement.

Dans ce plan, "des avancées semblent se dessiner, sur le dépistage notamment", note Sidaction, tandis qu'Aides se félicite d'un plan "qui propose un véritable changement de paradigme en termes de prévention et de dépistage".

Mais, la fête "est pour le moins gâchée", selon les termes d'Aides, par le vote mardi à l'Assemblée de l'amendement Mariani, qui restreint l'accès à un titre de séjour aux étrangers atteints d'une maladie grave.

• Les associations rappellent que jusqu'à présent les étrangers pouvaient obtenir une carte de séjour temporaire quand la gravité de leur état de santé nécessitait une prise en charge médicale dont ils ne pouvaient bénéficier dans leur pays d'origine.

L'amendement de l'UMP Thierry Mariani prévoit que le malade peut être renvoyé dans son pays si le traitement y est "disponible", même si, relèvent les associations, il est trop cher ou en trop petite quantité pour tout le monde.

Autant dire que toute une partie du plan est "bonne pour la poubelle", estime Aides.

Pour Sidaction, cela montre que "la politique de lutte contre le sida en France, c'est la grande illusion" : "ou bien les étrangers malades seront renvoyés dans leur pays et n'auront pas accès aux traitements et vont donc mourir", ou bien "ils resteront illégalement en France, et ne seront plus suivis".

"L'épidémie sera hors de contrôle, l'objectif annoncé de réduire la mortalité ne sera jamais atteint", dit Sidaction.

De même, pour Aides, cet amendement "de caractère ouvertement xénophobe" aura "des répercussions dramatiques en termes de survie des personnes touchées, mais aussi en termes de santé publique sur le territoire français".

Source : afp

Sida : le gouvernement n’a pas de plan

Les données en matière de Sida sont accablantes : 6000 à 7000 contaminations par an dans notre pays, 160 000 Français séropositifs, près de 40 000 personnes ignorant qu’elles sont infectées et un trop grand nombre de prises en charge tardives.

Pour beaucoup, l'épidémie paraît enrayée alors que l'on en meurt toujours dans notre pays et que la perspective d'un vaccin reste lointaine.

Face à cette situation, des mesures nouvelles s'imposent, notamment dans la mise en œuvre du dépistage. Mais le gouvernement choisit....de ne rien changer !

Son plan de lutte contre le sida 2010‐2014 est sans vision stratégique, sans moyens et sans ambition. Le Sida n'intéresse à l'évidence pas le ministère de la santé !

Les socialistes apportent leur soutien aux demandes des associations, qui, conformément à l'avis du Conseil national du Sida et de la Conférence nationale de santé, attendent que les politiques de soins et de dépistages évoluent : l’amélioration de l’accès au dépistage est aujourd’hui l’un des principaux enjeux de la lutte contre le VIH.

Il est urgent de généraliser les tests de dépistage du VIH à l’ensemble de la population et cela de manière récurrente, d'étendre l’usage des tests à résultat rapide et de développer les actes de prévention au plus près des pratiques favorisant la contamination.

Le Parti socialiste exprime son soutien aux acteurs de la lutte contre le VIH et sa volonté que la priorité accordée à celle-ci passe des mots à la réalité des actions engagées.

Communiqué du parti socialiste

Fonds sida: des députées de gauche veulent un plus gros effort de la France

Les députées Jacqueline Fraysse (PCF), Catherine Coutelle (PS) et Christiane Taubira (PRG) ont demandé lundi au gouvernement d'augmenter de 150 millions la contribution de la France au Fonds mondial de lutte contre le sida.

"De retour d'une mission d'étude au Burkina Faso", les élues "ont pu mesurer l'ampleur des ravages de la tuberculose, en particulier chez les personnes atteintes du sida pour qui la co-infection est la première cause de mortalité", disent-elles dans un communiqué, signé aussi par le conseiller régional (PCF) d'Ile-de-France Patrice Bessac.

"Alors que plusieurs traitements permettant de soigner ces maladies ont été développés et sont aujourd'hui disponibles, des milliers de personnes en sont encore privées", poursuivent ces élus de gauche. "Lutter contre ces fléaux" est "une question de volonté politique", disent-ils.

Ils "demandent au gouvernement d'augmenter la contribution de la France au Fonds mondial à hauteur de 150 millions d'euros" afin qu'elle participe "au moins proportionnellement à son poids dans le PIB mondial".