Les propriétaires bailleurs, les assureurs et les banques se sont élevés contre le projet de Nicolas Sarkozy d'augmenter de 1,1 % la taxation des revenus du capital, afin de financer le Revenu de solidarité active (RSA).
- Alors que plus de 2,2 millions de Français perçoivent des revenus locatifs, l'Union nationale pour la propriété immobilière estime qu'il s'agit d'un coup porté au secteur de l'immobilier, "au moment où se profile une grave crise du logement et du marché".
- Michel Mouillart, professeur d'économie à Paris X-Nanterre :"Cela fera pour l'ensemble de l'année 2008 une perte de 4 % à 4,5 % sur les revenus des propriétaires bailleurs", "60 % des titulaires de revenus fonciers ne sont pas imposables au titre de l'impôt sur le revenu", ce qui revient "à une redistribution des ménages à bas revenus vers les ménages à très bas revenus".
- La Fédération nationale de l'immobilier met en avant que "80 % des propriétaires bailleurs (...) ont pour patrimoine un ou deux logements, généralement acquis pour préparer leur retraite". Elle craint que ce "geste fiscal inconséquent" ne décourage "définitivement" les investisseurs.
La réduction du parc locatif privé "aurait pour conséquence immédiate une tension sur les loyers, au détriment des locataires, et en particulier les plus fragiles d'entre eux, les allocataires du RSA", estime la fédération. - Assurances et épargnants sceptiques : "Il faut éviter toute mesure qui porterait atteinte à l'épargne de moyen et long termes, essentielle au financement de l'économie et à l'emploi", estime André Renaudin, président de la Commission des assurances de personne à la Fédération française des sociétés d'assurance, qui représente 90 % du marché de l'assurance. Soulignant que "près de la moitié des titulaires de contrats d'assurance-vie les ont souscrits dans une volonté de préparer leur retraite", il ajoute que cette mesure apparaîtrait "particulièrement inopportune dans un contexte difficile pour le financement de la retraite des Français".
- La Fédération bancaire française estime que la taxe irait à l'encontre du "besoin d'investissement dans les entreprises".
- Du côté des épargnants, l'Association française d'épargne et de retraite note que "le contexte économique et financier est suffisamment morose pour ne pas décourager davantage l'épargne à long terme" et met en garde contre une "sérieuse bourde".
- "Il ne faut pas que l'épargne soit la variable d'ajustement faute de quoi elle se tarira", prévient le Cercle des épargnants.
- L'Association des petits porteurs actifs juge que taxer les dividendes, qui sont déjà en forte baisse, aurait pour effet d'encourager les petits actionnaires à "sortir de la Bourse et placer leur argent sur le livret A qui est défiscalisé et rémunéré à 4 %".
- Le patronat dénonce un "contresens". La présidente du Medef, Laurence Parisot, a mis en cause "la méthode et les moyens" choisis par le gouvernement, estimant que l'accumulation de taxes risquait d'asphyxier l'économie française.
- Pour la CGPME, l'instauration d'une taxe sur les revenus du capital pour financer le RSA relève du "contresens". "Taxer le capital, c'est priver les entreprises d'une source de financement indispensable à leur développement", précise son communiqué.
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