Sarkozy a voulu rassurer ce lundi après-midi avec un leitmotiv : "le contribuable sera gagnant" à la fin du plan de 360 milliards d'euros de sauvetage des banques qu'il a annoncé.
L'Etat français apportera ainsi une garantie "payante" des prêts interbancaires jusqu'à 320 milliards d'euros et consacrera jusqu'à 40 milliards d'euros pour recapitaliser les banques qui seraient en difficulté, a annoncé le président de la République après un conseil des ministres extraordinaire.
Les obligations concerneront également "le financement des particuliers, des entreprises, des PME et des collectivités territoriales". La garantie de l'Etat doit servir à "réamorcer la pompe du crédit et non à alimenter une thésaurisation par précaution", a-t-il relevé
- Très solennel, constatant que "rien ne doit être épargné pour éviter que la crise s'aggrave encore" et "l'argent ne circule plus", le chef de l'Etat a annoncé ces deux mesures exceptionnelles dans le cadre de la mise en œuvre française du plan qui a été adopté dimanche par les 15 pays de l'Euro groupe
- Cela ne se fera pas "sans contreparties", a fait valoir le chef de l'Etat. "La garantie sera donc payante à un prix normal du marché. Elle aura pour contrepartie la signature d'une convention fixant les obligations des établissements bénéficiaires".
- Ces "obligations porteront d'abord sur l'éthique, notamment sur la question des rémunérations", pour ne pas reproduire "les dérives scandaleuses constatées ces dernières années", allusion aux parachutes dorés accordés aux dirigeants de grandes entreprises à leur départ.
Le rapporteur du budget à l'Assemblée nationale Gilles Carrez (UMP) a affirmé lundi que le dispositif de garantie publique apportée par le gouvernement aux banques françaises "ne creusera pas les déficits".
"Cela ne creusera pas les déficits. Cela passera par des canaux extrabudgétaires", a-t-il déclaré à l'AFP.
Son homologue du Sénat, Philippe Marini (UMP) a estimé que "si cette garantie ne joue pas sur le déficit, il faut veiller au bilan, c'est-à-dire l'endettement économique consolidé de l'Etat, qui va inévitablement connaître un pic".
"Logiquement, l'opération doit pouvoir s'équilibrer en sortie de crise", a-t-il toutefois déclaré à l'AFP.
Selon les deux hommes, le projet de loi instaurant cette garantie, qui devait être présenté ce lundi après-midi en Conseil des ministres, sera examiné en urgence mardi après-midi à l'Assemblée et devrait faire l'objet d'un vote conforme le lendemain au Sénat.
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