Les crédits alloués à l'Elysée devraient augmenter de 11,45% l'an prochain par rapport au budget 2008 initial pour atteindre 112,33 millions d'euros, selon le projet de budget pour 2009, qui sera examiné le 13 novembre par le Parlement.
- Ces crédits apparaissent dans le document budgétaire consacré aux "pouvoirs publics" (Elysée, Assemblée nationale, Sénat...), qui va être transmis cette semaine au Parlement par Bercy.
- Les charges de fonctionnement (fournitures, télécommunications, frais de réception...) vont croître de 25,2%. "La très forte augmentation de l'activité de la présidence par rapport aux périodes précédentes (réceptions multipliées par deux par rapport à 2006) agit inévitablement sur l'évolution" de ces dépenses, peut-on lire dans le "bleu" budgétaire.
- Le budget arrêté pour les frais de déplacements du président Nicolas Sarkozy est en hausse de 33% par rapport en 2008. Un renforcement de cette ligne budgétaire "est souhaitable" en raison de "la très nette augmentation" des déplacements du chef de l'Etat depuis le début du quinquennat, "en accompagnement d'une politique active voulue par celui-ci", selon le document.
- S'agissant du parc automobile de la présidence de la République, le gel des renouvellements prévus en 2008 sera suivi en 2009 d'une "politique stricte en la matière".
Grand spécialiste des crédits alloués à l'Elysée depuis de nombreuses années, le député PS René Dosière déplore une "augmentation très forte" du budget de la présidence et "l'opacité" autour de ces dépenses.
Il tiendra mercredi après-midi à l'Assemblée nationale une conférence de presse sur le thème "le budget de l'Elysée ne connaît pas la crise".
- L'an dernier, dans le budget 2008, les crédits de l'Elysée avaient triplé pour dépasser les 100 millions d'euros.
Il s'agissait alors de permettre à la présidence de rémunérer elle-même tous les personnels travaillant pour ses services -alors que la plupart émargeaient jusqu'alors au budget de leur administration d'origine- et de financer ses propres dépenses de fonctionnement (déplacements...).
- Le gouvernement avait provoqué la polémique en faisant adopter, au nom de "la transparence", un amendement de dernière minute qui multipliait par deux la rémunération du chef de l'Etat en l'alignant sur celle du Premier ministre.
PS : Fait nouveau, la présidence a cette fois contesté les chiffres de Bercy. Dans un communiqué, l'Elysée parle d'une progression de 2%, «exemplaire de transparence et de bonne gestion», même si la présidence reconnaît une hausse des dépenses, du fait de charges «sous-estimées» : «les cotisations retraites des personnels du ministère de la Défense ayant exercé à l'Elysée», à hauteur de 4,2 millions d'euros, et «la facturation des moyens de transport aérien du chef de l'Etat» à hauteur de 5 millions d'euros. Ces deux hausses font passer le budget de la présidence de 110 à 112 millions.
Commentaires