Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée nationale, a annoncé mardi que le PS voterait contre le projet de budget pour la Sécu, soumis au vote des députés dans l'après-midi, pour dénoncer "la provocation" de l'amendement UMP rendant possible la retraite à 70 ans.
- Cette disposition, ajoutée dans la nuit de vendredi à samedi par la majorité au projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) "est une vraie provocation qui amorce la remise en cause des retraites à 60 ans", a indiqué M. Ayrault à la presse.
- « Nous demandons au gouvernement de prendre l'engagement de retirer cet amendement", lors de l'examen du texte au Sénat, mi-novembre », a-t-il ajouté.
- Car "malgré tout ce qui nous est dit, ce n'est pas une liberté supplémentaire laissée aux salariés. 70 ans, ça fait tilt dans une période où le chômage est en train de remonter, c'est une sorte d'insulte à ceux qui cherchent un emploi", a poursuivi le député PS.
- Il juge en outre que le gouvernement veut "préparer les esprits au report de l'âge de la retraite non pas à 60 ans mais à 65 ans".
- "De 60/65 on va passer à 65/70, c'est ça qui est derrière et ce n'est pas innocent", a-t-il conclu.
- "On voit bien que c'est un premier doigt mis dans l'engrenage (...) Cela prépare le terrain pour que l'on repousse toujours l'âge légal de la retraite et que l'on augmente le nombre de cotisations nécessaires pour avoir une retraite pleine", a argué pour sa part la porte-parole du groupe, Aurélie Filippetti, lors d'un point de presse en dénonçant plusieurs autres "dispositions inacceptables", du texte.
Ainsi la taxe sur les mutuelles "va se répercuter sur les assurés".
Concernant la taxation des parachutes dorés qui seront désormais soumis aux cotisations sociales à partir d'un million d'euros, "nous avions demandé que cela commence à 200.000 euros".
Lors de l'examen du PLFSS en séance publique, le gouvernement a obtenu de sa majorité qu'elle revienne sur ces taxations supplémentaires qui avaient été votées en commission.
Alors que "l'on nous rebat les oreilles, de l'Elysée jusqu'aux députés de la majorité, sur une moralisation du capitalisme, tout ce qui a été voté va à l'encontre de la moralisation de ces pratiques", a-t-elle estimé.
afp
Commentaires