La décision du gouvernement de reporter à ce vendredi la tenue du conseil d’administration fondateur de Pôle Emploi, nouvel organisme issu de la fusion ANPE-UNEDIC, n’est qu’une nouvelle illustration de la confusion qui règne autour de ce projet imposé et bâclé.
· En l’état, la fusion envisagée se résume à un démantèlement du service public de l’emploi et à un recul de la qualité de l’accompagnement des demandeurs d’emplois.
· La fusion ANPE-UNEDIC laisse tout d’abord les partenaires sociaux sans rôle clairement identifié dans le nouvel ensemble.
· Elle se traduit ensuite par une concentration des moyens au sein d’une institution aux contours et aux missions mal définis. La fusion, telle qu’elle est dictée par l’État, ignore la spécificité des métiers (placement et accompagnement pour l’ANPE, indemnisation pour l’ASSEDIC) et remet en cause les missions de service public en déqualifiant les personnels et en dégradant leurs conditions de travail.
· Plus grave sont les conséquences sur le traitement des dossiers des chômeurs et l’accompagnement dont ils ont besoin. La systématisation des plates-formes téléphoniques créera des inégalités de traitement entre zones géographiques. La réduction des sites recevant le public contraindra les demandeurs d’emplois à des déplacements plus longs et plus fréquents, en raison notamment du nouveau mode de traitement et de la mise en place de l’Offre Raisonnable d’Emploi.
· Nous constatons d’ores et déjà les dégâts qui accompagnent la logique de cette fusion réalisée à effectif constant. Aujourd’hui, plus de 100.000 dossiers sont en souffrance avec des retards de paiement inacceptables, alors même que la nouvelle structure doit assimiler les 300.000 seniors jusqu’ici dispensés de recherche d’emploi, et les 600.000 bénéficiaires du RSA, en plein crise économique et sociale.
· Pour le Parti socialiste, une véritable réforme du service public de l’emploi, garante de l’unité et de l’égalité des salariés, est nécessaire. Celle-ci ne pourra être conduite indépendamment de celles de l’assurance-chômage, de la formation professionnelle et sans l’association étroite des collectivités locales et de l’AFPA.
· Le Parti socialiste demande au gouvernement de retirer le projet de fusion ANPE-UNEDIC et de reprendre la concertation avec l’ensemble des acteurs concernés.
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