L'Assemblée a adopté mercredi la réforme de l'audiovisuel voulue par Nicolas Sarkozy, qui prévoit la fin partielle de la publicité sur France Télévisions à compter du 5 janvier et la nomination/révocation des responsables de l'audiovisuel public en Conseil des ministres.
La réforme a été adoptée par le score relativement serré de 293 voix contre 242.
· Certains députés du groupe UMP, qui en compte 309 plus huit apparentés, n'ont donc pas voté en faveur du texte.
· Pour la première fois depuis l'élection de Nicolas Sarkozy en mai 2007, une majorité des 23 députés du Nouveau centre (NC, partenaire de l'UMP dans la majorité) ont annoncé qu'ils voteraient contre un texte du gouvernement.
"Pas maintenant, pas comme cela", a argumenté le député NC Jean Dionis du Séjour.
L'opposition PS, PCF et Verts a voté contre. L'orateur du PS Didier Mathus a dénoncé la "berlusconisation" du paysage audiovisuel français.
François Bayrou (MoDem) avait demandé en vain une motion de censure contre ce texte.
Après plus de trois semaines de débats à l'Assemblée --record depuis 2007--, le texte sera examiné au Sénat à compter du 7 janvier.
Deux jours avant, le 5 janvier, la suppression de la publicité sur France Télévisions entre 20H00 et 06H00 sera entrée en vigueur: le gouvernement a demandé au PDG de France Télévisions Patrick de Carolis de décider lui-même de l'arrêt de la publicité, à partir de cette date.
Dénonçant "l'ORTS" (Office de radio-télévision sarkozyenne) et des "cadeaux" au "club des amis du Fouquet's", une dizaine de députés PS, PCF et Verts s'étaient relayés pendant trois semaines dans l'hémicycle pour se battre sur chaque point de la réforme.
· En utilisant toutes les armes de la procédure (longues prises de parole, amendements, suspension de séance, rappels au règlement, demandes de quorum), ils n'ont pas réussi à faire bouger la majorité, mais à bouleverser le calendrier parlementaire. Ils se targuent aussi d'avoir "alerté l'opinion" sur les risques qui pèsent, selon eux, sur le financement et l'indépendance du service public.
· La ministre de la Culture, Christine Albanel, a de nouveau regretté avant le vote "l'obstruction" de l'opposition.
afp
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