Le plan de relance de l'économie présenté hier par Nicolas Sarkozy était jugé sévèrement, ce matin, par l'essentiel de la presse française, globalement déçue que la relance par l'investissement ait été préférée à l'amélioration du pouvoir d'achat.
On trouve peu d'éditorialistes pour soutenir franchement les annonces présidentielles
- Parmi ceux-ci, Paul-Henri du Limbert, qui salue dans Le Figaro le choix de la relance par des «dépenses d'investissement. Il ne s'agit pas de dépenser à fonds perdus, il s'agit de dépenser pour créer de l'activité et préparer l'avenir», assure-t-il.
. - Dans Les Echos, Dominique Seux pense lui aussi que «le choix de l'investissement plutôt que de la consommation est un pari intelligent», concédant tout de même que «la vraie faille de ce plan est qu'il va creuser des déficits publics déjà dans le noir.»
- Pour Jean-Michel Bretonnier, dans La Voix du Nord, le déficit n'est plus un frein. «Il faut emprunter sans attendre, pour construire, rénover, moderniser sans délai. Les entreprises se remplumeront par un retour de l'activité, qui agira vertueusement à son tour sur l'emploi, les salaires et le pouvoir d'achat.»
Mais pour majeure partie des autres éditorialistes, c'est la déception qui l'emporte.
- Ainsi, Laurent Joffrin estime dans Libération que Nicolas Sarkozy «ne se refait pas: pragmatique, le Président réagit à la crise. Fort bien. Conservateur quoi qu'on dise, il s'arrête à mi-chemin et reste en dessous des impérieuses nécessités de l'heure. »
- Même son de cloche dans Ouest-France, où Paul Burel considère que le plan présidentiel «écarte toute stimulation générale de la consommation», «n'annonce aucun investissement stratégique majeur» et «ignore de grands travaux dignes de ce nom.»
Le reproche principal est de ne pas encourager suffisamment la consommation des ménages et le pouvoir d'achat.
. - Jean-Marcel Bouguereau estime ainsi dans La République des Pyrénées qu'en favorisant l'investissement, Nicolas Sarkozy privilégie «une fois de plus» les entreprises. «A côté de ça, le chèque de 200 euros destiné aux bénéficiaires de RSA (ex-RMI) fait figure d'aumône».
- Et Daniel Ruiz d'ajouter en écho, dans La Montagne: «Les Français défavorisés, ceux qui souffrent, vivront comme une provocation la maigreur des dispositifs annoncés en leur faveur.»
- François Martin, dans le Midi-Libre considère lui aussi «qu'un grand absent a crevé l'écran, hier: le pouvoir d'achat. Les 200 euros à destination des titulaires du RSA ne sont pas à la mesure de la crise.»
Enfin, il y a ceux qui ne sont pas déçus, car ils n'attendaient guère plus.
- Tel Jacques Camus, de la République du Centre. Pour lui, «le plan de relance dévoilé hier par Nicolas Sarkozy à Douai ne mérite ni excès d'honneur ni indignité. Nicolas Sarkozy a fait ce qu'il a pu avec ce qu'il a, c'est-à-dire pas grand chose.»
- Un avis partagé par Patrick Fluckiger, dans les colonnes de l'Alsace: «C'est peu, mais le gouvernement pouvait difficilement faire plus.»
(Source AFP)
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