Un tour de passe-passe gouvernemental et une inégalité de plus dans l'accès à la santé
C
omme cela était prévisible, les tarifs des complémentaires santé seront à la hausse au 1er janvier 2009. Le gouvernement a en effet fait voter dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2009 l'augmentation de la taxe sur les complémentaires santé qui est versée au fonds de financement de la CMU-C. Cette augmentation est censée permettre de réduire la participation de l'Assurance Maladie au financement de ce fonds.
- Le Parti socialiste dénonce cette opération de tuyauterie financière, qui ne sera pas neutre pour les assurés sociaux. Effectivement, les cotisations sociales n'augmentent pas, mais ce sont les cotisations des complémentaires santé qui connaissent une hausse car celles-ci ne peuvent pas absorber le milliard d'euros de taxes en plus. Face au problème de ressources de l'Assurance Maladie, on ne peut pas toujours développer le discours, de court terme, du "dépenser moins". Le gouvernement s'arrange aujourd’hui pour ne pas apparaître comme étant à l'initiative de la hausse des cotisations.
- Cela n'est pas neutre pour les Français, tous concernés par cette augmentation : loin du principe "à chacun selon ses besoins" que permet la sécurité sociale, le gouvernement favorise un système du "à chacun selon ses moyens". Au-delà de cette augmentation, le Parti socialiste déplore ici toute la stratégie du gouvernement consistant à faire participer davantage les cotisations des complémentaires santé au financement des dépenses de santé, au détriment de l'Assurance Maladie et donc de la solidarité nationale.
- Sous couvert de responsabilisation des malades, les franchises et autres participations forfaitaires se sont multipliées ces dernières années, mais la réalité pour les Français c'est un moindre remboursement de leurs dépenses de santé. Déremboursement en partie seulement pris en charge par les complémentaires.
- Au moment où la crise économique et sociale s'amplifie, le chômage monte et le pouvoir d'achat est en berne, la hausse des cotisations des complémentaires santé va fragiliser un peu plus l'accès des Français à la santé.
Le Parti Socialiste dénonce fermement les dérives de la politique de santé du gouvernement qui conduisent le système de santé français de moins en moins accessible au plus modestes.
secrétariat national du PS
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