La réorganisation du ministère de la Défense soulève "de nombreuses incertitudes, renforcées par la crise", selon les députés Bernard Cazeneuve (PS) et François Cornut-Gentille (UMP), qui ont présenté mercredi leur premier rapport d'étape de suivi de la réforme.
"La réforme repose sur un principe simple: on réduit de 54.000 les effectifs et on réinvestit la totalité des économies réalisées dans les équipements dont les armées ont besoin. On crée les conditions d'une armée plus svelte, davantage projetable et mieux équipée. On veut regarder les conditions dans lesquelles on réinjecte les économies", a résumé M. Cazeneuve.
- Les deux députés ont émis des "interrogations fortes" qui doivent conduire "à des dispositifs de suivi budgétaire renforcé".
- La première "interrogation" concerne le nombre de suppressions d'emplois prévues par la réforme, l'objectif des 54.000 à l'horizon 2014 "est difficilement atteignable", ont-il estimé.
- Les deux députés s'interrogent également sur le "périmètre financier de la réforme qui doit être mieux cerné: la hausse des pensions n'est pas comprise dans le modèle mais devra tout de même être financée, cela se fera-t-il sur le budget de la Défense ?"
- Le "problème du maintien des compétences au sein de l'armée" est également pointé du doigt. MM. Cazeneuve et Cornut-Gentille ne souhaitent pas que "pour atteindre les objectifs, on perde en compétence et en qualité" au sujet des personnels qui "partiraient dans le privé".
- M. Cornut-Gentille a souligné un "risque de dérapage" avec les "3,8 milliards de recettes exceptionnelles qui reposent sur la vente de fréquence de l'armée et un certain nombre d'opérations immobilière". "Le climat que l'on connaît actuellement amène à poser un certain nombre d'interrogations sur la présence effective de ces crédits en temps voulu", a-t-il ajouté.
- Les députés ont regretté "l'insuffisance, voire l'inexistence, de la concertation sociale en amont de la réforme".
A ce niveau de la réforme, MM. Cazeneuve et Cornut-Gentille avancent trois propositions: "améliorer la transparence et l'efficacité des dispositifs de suivi", "renforcer l'expertise financière et humaine de la défense" et "une systématisation du dialogue social".
AFP
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