Ce texte, élaboré par la médiatrice Claire Bazy-Malaurie, aura pour pierre angulaire l'indépendance des enseignants-chercheurs. La Conférence des présidents d'université demande pour sa part des réponses claires sur cinq points avant le 5 mars. Le MoDem propose un contre-décret.
L'université de la Sorbonne à Paris, le gouvernement cherche l'apaisement dans le dossier des enseignants-chercheurs alors que le monde universitaire était de nouveau dans la rue jeudi pour protester contre la réforme envisagée. Ainsi, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, a-t-elle affirmé jeudi, en réponse à une question du sénateur UMP Alain Gournac, que Claire Bazy-Malaurie, la médiatrice de ce dossier "avait pour mission de lever tous les malentendus dans la communauté universitaire et de (lui) proposer un nouveau texte dans les semaines qui viennent".
Pour apaiser cette population qui craint que son indépendance fasse les frais de cette réforme, Mme Pécresse a affirmé que "le principe de l'indépendance des enseignants-chercheurs (en) sera la pierre angulaire". S'agisssant de la question centrale de leur évaluation, elle a assuré qu'elle serait "nationale" et "faite par leurs pairs". "Non, il n'y aura pas d'évaluation locale par les présidents d'université", a poursuivi la ministre...
L'ultimatum de la CPU
Pour sa part, la Conférence des présidents d'université (CPU) a exigé jeudi "des réponses claires avant le 5 mars" sur cinq points de la réforme. Elle demande "une première année de fonctionnaire stagiaire pour les reçus au concours reposant sur le principe de l'alternance" stages/théorie, alors que la réforme prévoit de les mettre à plein temps devant classes. Elle souhaite aussi une "présentation claire du dispositif des stages" en cours de masters, un "système de bourses lisible", des "moyens humains nécessaires à l'encadrement de cette formation"et une "commission nationale" pour donner un "cadre commun" à la formation. La réforme prévoit en effet de recruter les futurs professeurs au niveau "master 2" (bac+5), mais elle supprime l'année de fonctionnaire stagiaire rémunéré après le concours.
D'ici au 5 mars, la CPU demande aux universités de surseoir à la remontée des nouvelles "maquettes" des masters que les futurs enseignants d'écoles, collèges ou lycées devront suivre pour passer les concours de recrutement. "A ce stade, 51 universités n'ont pas transmis ces maquettes, sur les 62 pour lesquelles il y a des informations", a déclaré le président de la CPU Lionel Collet.
Le délai de remise, fixé initialement au 15 février, a été récemment repoussé par le pouvoir au 31 mars. En l'absence des réponses demandées, la CPU "ne garantit rien" quant à la date d'entrée en vigueur des nouveaux masters, prévue pour la rentrée 2009, a déclaré son vice-président Jacques Fontanille.
C'est au cours d'une plénière "exceptionnelle" prévue le 5 mars prochain que la CPU analysera ces réponses et prendra position.
Le contre-décret du MoDem
La CPU a reçu le soutien du Mouvement Démocrate (MoDem) qui a appelé jeudi à "l'annulation" des projets de décrets et fait ses contre-propositions pour "une sortie de crise vers le haut". Pour le parti de François Bayrou, "la méthode utilisée par la présidence de la République a cristallisé l'ensemble des oppositions. Elle est exactement à l'opposé des conditions nécessaires à une réforme pourtant réclamée par de nombreux responsables universitaires". Plutôt que les quelque "mille suppressions de postes" prévues pour l'Université cette année, le MoDem propose un renforcement de "l'encadrement, insuffisant dans de nombreuses disciplines, notamment comparé aux grandes écoles" ainsi qu'un projet de " contre-décret", sur l'évaluation des enseignants-chercheurs. Ce dernier suggère que le président ne puisse promouvoir, "sauf exceptions", que des enseignants-chercheurs "évalués positivement par le Conseil National des Universités".
Lire l'article dans les "Echos.fr", en cliquant ici
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