Le PIB s'est effondré de 1,2% au quatrième trimestre. Pour Bercy, la croissance reculera d'au moins 1% cette année.
L'Insee a donc officialisé un plongeon de 1,2% du PIB au quatrième trimestre.
Cette contraction est la plus forte depuis celle de 1,6% fin 1974, consécutive au premier choc pétrolier. Si la consommation des ménages a plutôt tenu fin 2008 (elle augmente de 0,5%) après 0,1% le trimestre précédent, l'investissement des entreprises s'est effondré (- 1,5% après 0,1%), comme les exportations (- 3,7% après 1%).
Quant aux stocks, ils sont pesés à hauteur de 0,9 point sur l'activité, essentiellement sous l'effet de l'automobile.
Un scénario?
En net ralentissement après une croissance de 2,1% en 2007, l'année 2008 se solde sur une faible hausse du PIB, de 0,7%.Sous ces hypothèses, l'année 2009 commence avec un acquis de croissance de - 0,9%, selon les calculs de l'Insee.
La fourchette de croissance de 0,2% à 0,5% sur laquelle tablait encore le gouvernement ne tenant plus, Bercy va faire "mouliner les calculatrices" et annoncera d'ici à quelques semaines un nouveau scénario complet de croissance et de déficit. Mais le ministère prévient d'ores et déjà: dans le meilleur des cas, l'activité en France reculera "d'au moins" 1% cette année.
La Banque de France annonce déjà un recul du PIB de 0,6% au premier trimestre.
De fait, les premières données pour l'année 2009 ne sont pas franchement optimistes: production au ralenti, consommation qui stagne, exportations qui ne décollent pas...
Et surtout les chefs d'entreprise ne voient pas l'horizon s'éclaircir. Ces derniers prévoient désormais un plongeon de 12% de leurs investissements dans l'industrie cette année, selon une autre étude de l'Insee publiée jeudi. Ils ont ainsi révisé à la baisse de 9 points leurs premières estimations, faites en octobre dernier.
La baisse des dépenses d'équipement serait particulièrement forte dans les industries des biens intermédiaires (- 20%), agroalimentaire (- 13%) et automobile (- 12%), souligne l'Insee. "Les carnets de commandes sont vides, les perspectives de production sont sombres et aucune amélioration n'est attendue à court terme. Avec un tel palmarès, rien d'étonnant à ce que les projets d'investissements soient rangés au placard!»
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