Les députés PS ont protesté, mercredi, contre la signature prévue, dans la matinée, d'une charte entre le gouvernement et les acteurs de l'audiovisuel visant à "contourner", selon eux, les amendements visant à interdire la publicité télévisée pour les produits sucrés.
Dans un rappel au réglement, au cours du débat sur la réforme de l'hôpital, Marisol Touraine et Jean-marie Le Guen se sont indignés d'apprendre la tenue d'une conférence de presse par Roselyne Bachelot (Santé) et Christine Albanel (Culture) sur la publicité pour les boissons et produits alimentaires sucrés.
"Il est particulièrement choquant que, pour contourner la volonté des députés de faire de la lutte contre l'obésité un enjeu majeur de santé publique, la ministre ait décidé précipitamment de prendre des mesures destinées à maintenir la publicité pour les produits en cause", a expliqué Mme Touraine à l'AFP.
Les deux ministres doivent signer dans la matinée, au ministère de la Santé, une charte avec les acteurs concernés, "pour promouvoir une alimentation et une activité physique favorables à la santé, dans les programmes et les publicités diffusés à la télévision".
Mme Bachelot n'a pas répondu à l'interpellation, mais le président UMP de la commission des Affaires sociales, Pierre Méhaignerie, a jugé que la signature de cette charte n'interdisait pas aux parlementaires de défendre des amendements pour interdire la publicité sur les produits sucrés.
Le PS a déposé de nombreux amendements en ce sens, ainsi que des députés de la majorité. L'un d'eux, défendu par Valérie Boyer (UMP), adopté par la commission des Affaires sociales, veut interdire la publicité télévisée pour les produits trop sucrés ou trop gras dans les programmes jeunesse.
Les concertations lancées l'année dernière par Mme Bachelot auprès des professionnels pour réglementer la publicité télévisée n'avaient jusqu'à présent pas abouti.
"Vous vous prêtez à cette manoeuvre pour amadouer les députés à l'origine des amendements", a accusé le cardiologue PS Gérard Bapt.
"Au nom de la dignité de cette représentation nationale, au moment où viendront les amendements que nous avons votés en commission, j'espère bien que l'Assemblée, unanime, se lèvera contre cette opération de lobbying intolérable", a-t-il lancé.
Le volet santé du projet de loi doit venir en discussion début mars.
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