Le débat à l'Assemblée nationale sur la réintégration complète de l'Otan par la France a donné lieu à une vive altercation verbale entre le Premier ministre François Fillon et le socialiste Laurent Fabius qui a contesté la procédure choisie par le gouvernement.
Dans son intervention à la tribune, Laurent Fabius avait estimé que le choix d'engager la responsabilité du gouvernement sur ce dossier était "une contradiction" et "une tactique d'évitement".
"S'agissant d'une décision précise à prendre, vous auriez pu aussi recourir à l'article 50-1 nouveau de la Constitution et soumettre à nos votes une déclaration précise : vous n'en voulez pas", a dit l'ancien chef du gouvernement, orateur pour le groupe socialiste.
"En application de l'article 49-1 de la Constitution, vous avez choisi d'engager votre responsabilité (...) avec pour objectif moins d'ouvrir la discusion que de l'éviter : votez pour, dites-vous à votre majorité, sinon le gouvernement tombe. On a connu des approbations plus directes", a-t-il jugé déclenchant la colère de François Fillon.
"C'est le président du groupe socialiste qui me l'a demandé par une lettre que j'ai reçue. Reconnaissez-le: c'est assez difficile de vous contenter", lui a répondu le chef du gouvernement lorsqu'il est remonté à la tribune.
Face aux dénégations depuis son banc de Laurent Fabius, François Fillon s'est emporté: "Comment vous pouvez dire ça? Vous voulez que je vous la montre la lettre. Vous l'aurez dans le quart d'heure: je vais la faire publier".
Aussitôt dit, aussitôt fait: les services de Matignon ont communiqué le courrier de Jean-Marc Ayrault à la presse. On y lit en effet sous sa plume: "je vous prie d'engager la responsabilité du gouvernement sur la décision de retour au sein du commandement intégré" et ce "ainsi que le permet l'article 49-1 de la Constitution".
En réponse, le patron des députés PS, a indiqué, dans un communiqué, avoir fait cette demande, le 12 février, date à laquelle "la nouvelle Constitution n'était pas entrée en vigueur et seul l'article 49-1 permettait aux Parlementaires de s'exprimer".
afp
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