Le député PS Jérôme Cahuzac a accusé mardi "le pouvoir" de vouloir "étouffer" l'enquête préliminaire sur les conditions de nomination d'un proche de l'Elysée, Jérôme Pérol, à la tête des Banques Populaires/Caisses d'Epargne.
"Une enquête préliminaire est en cours depuis deux mois. Aucune audition n'a eu lieu. Le pouvoir veut étouffer cette affaire", a déclaré M. Cahuzac devant la presse, alors que les députés devaient reprendre dans l'après-midi l'examen du projet de loi sur le rapprochement des deux banques.
Après la nomination de M. Pérol, ex-secrétaire général-adjoint de l'Elysée, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour prise illégale d'intérêts après une plainte d'associations et syndicats.
Comme il l'avait fait la veille dans l'hémicycle, M. Cahuzac a par ailleurs reposé la question des pertes de Natixis, la filiale des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne.
"Personne aujourd'hui ne sait à quel point Natixis est, de fait, contaminée par une série d'actifs douteux", s'est notamment interrogé M. Cahuzac, ajoutant que "certains pensent en effet, y compris dans l'appareil d'État, que le risque peut aller jusqu'à 30 ou 35 milliards d'euros!".
"La recapitalisation sur fonds publics, c'est-à-dire par l'Etat, a déjà commencé, il est fort probable qu'elle devra continuer. Nul ne peut savoir jusqu'à quel point elle devra se poursuivre", a-t-il ajouté.
"Signez-vous ou non un chèque en blanc pour recapitaliser le nouveau groupe? A défaut, qui se substituerait à l'État?", a-t-il demandé à la ministre de l'Economie Christine Lagarde.
afp
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