Nicolas Sarkozy a montré pendant la campagne électorale de la présidentielle son habileté à "siphonner" les voix du Front National...
L'éloge de la régulation, de la justice sociale et de la protection, ajouts très récents à sa panoplie libérale, laisse à penser que le dispositif d'aspiration vise maintenant le centre !!!
A méditer avec intérêt: "Au centre", par Laurent Joffrin
"Le contraste frappe. D’un côté, la pourpre et les ors, très monarchiques, la double haie de gardes, très républicains, et l’entrée sous les applaudissements du Congrès, très américains : un ensemble fort solennel, bien digne de l’hyper-président. Et de l’autre, un discours certes honorable, mais aussi classique que la cérémonie qui l’entoure était nouvelle.
Nicolas Sarkozys’est situé hier dans la continuité de ses discours tels qu’il les prononce depuis le début de la crise: volontaristes, graves, sociaux et libéraux à la fois. La droite elle-même ne cachait pas sa déception.
Un discours inattendu par son caractère... attendu. L’opposition en profite pour réfuter sans nuances la forme et le fond, le décor et l’acteur. C’est son rôle: elle justifie son absence ou son silence.
Elle se trompe néanmoins sur un point. Tout en réaffirmant sa volonté de changement - d’inspiration nettement libérale - et en fustigeant «l’égalitarisme» (c’est-à-dire la conception de l’égalité qu’il prête à la gauche), marqueur habituel de la droite, Nicolas Sarkozy fait l’éloge de la régulation, de la justice sociale et de la protection. Il réhabilite surtout le «modèle français», auquel la crise économique, finalement, donne raison. Ce sont certes des phrases, mais ce n’est pas le verbe d’une droite obtuse ou caricaturale. Avec constance, ce président de droite occupe le centre de l’échiquier idéologique. Du coup, il prive l’opposition de ses angles d’attaque les plus faciles. Sur ce sarkozysme-là, dur mais rond, la gauche ferait bien de réfléchir davantage."
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