Les Architectes des Bâtiments de France (ABF), dont l'avis conforme ne sera plus nécessaire avant des travaux en zones protégées, ont exprimé jeudi leur inquiétude devant cette "formidable régression" dans la protection du patrimoine.
Frédéric Auclair, président de l'association nationale des ABF, a affirmé lors d'une conférence de presse à Paris qu'"on fragilise un système qui a fait ses preuves et dont la plupart des maires ne se plaignent pas".
L'Assemblée nationale a confirmé le 11 juin la suppression de l'avis conforme des ABF avant des travaux en zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP), dans le cadre du Grenelle de l'Environnement.
Cette décision "fragilise l'engagement d'une politique patrimoniale durable", estiment les ABF qui s'inquiètent d'un "vent de volonté de dérèglementation".
Les ABF ont multiplié ces derniers jours, et vont continuer à le faire, les rencontres avec les élus, et notamment les sénateurs, avant que la question n'arrive au Sénat dans une dizaine de jours, selon M. Auclair.
La question de la suppression de cet avis conforme, très technique, émeut depuis plusieurs mois les associations de défense du patrimoine.
Les ZPPAUP, au nombre de 600 en France - Chinon, Provins, les sites de Montségur, Saint-Guilhem-le-désert, Giverny, Barbizon, etc - permettent de protéger un site. L'ABF émet un avis conforme sur les projets inclus dans la zone comme un permis de construire, un permis de lotir, une déclaration de travaux.
afp
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