Recul (?) du nombre de demandeurs d'emploi au mois de juin ...

Selon les données publiées hier par Pôle emploi, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A, tenus de rechercher un poste et n'ayant pas travaillé dans le mois, a reculé de 18.600 en juin (- 0,7 %) pour atteindre 2.524.500 en France métropolitaine (+ 25,7 % sur un an).

C'est la première baisse mensuelle depuis avril 2008. La baisse a surtout bénéficié aux moins de 25 ans (- 3,9 %), mais pas aux plus de 50 ans (+ 1,5 %). Le recul est aussi sensible pour les demandeurs d'emploi ayant exercé une activité réduite de moins de 78 heures au cours du mois (catégorie B, - 2,6 %).

Le phénomène est toutefois largement à relativiser.

 

• D'un point de vue quantitatif tout d'abord : les inscrits en catégorie C (activité réduite de plus de 78 heures dans le mois) continuent de progresser (+ 7,1 % en juin) et le total des chômeurs non dispensés de recherche (catégories A, B et C) reste ainsi en hausse (+ 0,3 %).

 

• D'un point de vue qualitatif ensuite. Certes, la baisse s'explique en partie par le recul des entrées pour fins de CDD (- 0,9 %) ou fins de missions d'intérim (- 6,3 %), signe, déjà perceptible en mai, que les premiers plans sociaux « silencieux », qui touchaient les emplois précaires, arrivent à terme.

 

• Mais une partie du recul s'explique aussi par la forte hausse des sorties de Pôle emploi pour « cessations d'inscription pour défaut d'actualisation ».
  Elles ont bondi de 19,3 % et concernent 33.300 personnes de plus qu'en mai.
  Cela signifie que ces chômeurs ne sont plus décomptés faute d'avoir mis à jour leur dossier. Ce ne sont ni des radiations (ils seront recomptés s'ils actualisent leur dossier), ni le fruit de retards de Pôle emploi dans le traitement (la procédure est automatique par Internet ou téléphone).
  Le gouvernement avoue ne pas s'expliquer cet essor, tandis que des syndicats de Pôle emploi évoquent un éventuel « effet vacances » : les chômeurs non indemnisés se « désinscriraient » l'été pour ne pas avoir d'obligations administratives à assumer.

Donc pas de triomphalisme, les mois à venir risquent d’être très durs…