Didier Migaud, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, a jugé dimanche que "l'injustice fiscale est un vrai talon d'Achille pour le gouvernement", proposant un "prélèvement exceptionnel" sur les établissements bancaires qui affichent des profits.
Interrogé sur Europe 1, M. Migaud a affirmé que "le gouvernement se prive de milliards d'euros", citant en exemple l'exonération des droits de succession ou encore la baisse de la TVA à 5,5% dans la restauration.
"Je ne suis pas pour une hausse des impôts", a-t-il précisé en demandant au gouvernement de "revenir sur une série de baisses qui coûtent des dizaines de milliards d'euros à nos financements publics", revendiquant un "souci de justice fiscale".
Ce "manque à gagner" pourrait aussi être aidé par "un prélèvement exceptionnel au titre des sociétés" sur "les profits qu'affichent à nouveau les établissements bancaires et financiers", a-t-il proposé. "Bien sûr, on ne va pas taxer celles qui ont des difficultés", a-t-il ajouté, mais "il s'agit de préserver les intérêts de l'Etat et donc du contribuable".
"Ce serait très utile pour éviter l'emprunt et l'accroissement de notre dette", a-t-il insisté se disant "effrayé par la dérive de nos comptes publics". "Nos concitoyens sont insuffisamment sensibilisés à ce problème", a-t-il regretté.
Par ailleurs, M. Migaud a plaidé pour "maintenir les plans de relance, voire les conforter" car "la crise n'est pas terminée". "Le chômage va continuer à s'aggraver", a-t-il dit en évoquant la "crise sociale qui persiste" malgré l'amélioration de la situation économique.
De fait, selon lui, "le plan de relance" du gouvernement français est "unijambiste". S'il apporte son "soutien à l'investissement", en revanche il néglige le "soutien à la consommation et au pouvoir d'achat".
Interrogé sur la fraude fiscale, M. Migaud a rappelé qu'elle était "un fléau" et "un délit". "Il faut la combattre", a-t-il ajouté en "obligeant les banques à plus de transparence" et en se "dotant des moyens de suivi". "Le choses vont dans le bon sens", a-t-il reconnu, mais "on est loin d'avoir épuisé tous les recours".
source: afp
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