Huit présidents PS de régions ont dénoncé mardi la réforme territoriale annoncée par Nicolas Sarkozy, "une réforme habile mais d'un cynisme total" qui fera "régresser la décentralisation" et dont les Français seront les "grands perdants".
- "Pour la première fois depuis 30 ans, la décentralisation régresse, la recentralisation profite", a déploré lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale Alain Rousset, président de l'Association des régions de France (ARF). Il a estimé que "les grands perdants de la réforme territoriale seront les Français".
- "L'histoire du mille-feuilles des collectivités est un mensonge: en France il y a trois 'feuilles', comme en Espagne ou en Italie, comme dans les Etats fédéraux", a insisté pour sa part le président de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Michel Vauzelle.
En présentant sa réforme des collectivités territoriales, Nicolas Sarkozy avait affirmé qu'on "a laissé se créer un écheveau de complexités qu'il est aujourd'hui très difficile de dénouer". Il a aussi confirmé la création de 3.000 conseillers territoriaux qui siégeront en 2014 à la fois dans les départements et les régions, en remplacement des 6.000 élus actuels.
- Les présidents socialistes, indignés par ce projet, soulignent que "les conseillers régionaux et généraux ne représentent que 1% des élus locaux" et que "dans nulle région ou nul département il n'y a d'assemblée pléthorique".
Ils craignent que la création des conseillers territoriaux mène à "une parité déglinguée et une institutionnalisation du cumul des mandats", à cause d'un mode de scrutin "d'une brutalité extrême" (majoritaire à un tour avec une dose de proportionnelle), ainsi qu'à une professionnalisation et une déconnexion des élus avec les territoires.
- Le président de l'Ile-de-France Jean-Paul Huchon a dénoncé une "escroquerie intellectuelle", soulignant que les collectivités territoriales réalisent "75% de l'investissement", alors que l'Etat devenait de plus en plus "impécunieux".
Pour les présidents socialistes, qui s'inquiètent également de la réforme de la fiscalité locale, le "démantèlement du fonctionnement des collectivités" aboutira à "moins de crèches, moins de collèges, moins de maisons de retraite".
- "C'est quand même extraordinaire de faire la réforme fiscale avant la réforme territoriale!", s'est exclamé en conclusion Jean-Paul Denanot, président du Limousin, qui estime qu'il faut déterminer les responsabilités des collectivités avant de repenser leurs sources de revenu.
source: afp
Commentaires