Un vif échange a opposé jeudi à l'Assemblée nationale Gérard Bapt (PS) à Roselyne Bachelot, après que le rapporteur spécial du budget de la Sécu eut trouvé porte close au ministère de la Santé, où il voulait vérifier les contrats sur les commandes de vaccins anti-grippe H1N1.
Comme l'y autorise sa fonction, M. Bapt s'est rendu en début d'après-midi pour juger "sur place et sur pièce" après avoir prévenu les collaborateurs de la ministre de sa venue.
"Je demande à consulter ces contrats, le fait qu'on semble vouloir me les cacher semble confirmer l'article du Point" daté de jeudi, "auquel cas ce serait particulièrement inquiétant", a-t-il lancé à Mme Bachelot une fois revenu, bredouille, dans l'hémicycle du Palais-Bourbon.
Un article de l'hebdomadaire critique l'acquisition par le gouvernement des vaccins contre le virus pandémique et s'insurge contre la non-communication des contrats.
"N'allez pas chercher les problèmes où il n'y en a pas. Les contrats sont chez l'adjudicateur, ne faites pas de mauvais procès", a répondu la ministre, affirmant que M. Bapt avait bien rendez-vous au ministère mais... vendredi.
Prenant à son tour la parole, le président PS de la commission des Finances, Didier Migaud, a rappelé "qu'un rapporteur spécial n'avait pas besoin de prendre rendez-vous, sinon le contrôle sur place et sur pièce de façon inopinée n'aurait plus de sens". L'en empêcher "est un délit", a-t-il dit.
"Le rapporteur spécial peut avoir accès à tous les documents, il vient quand il veut comme il veut... Les documents sont à l'Eprus", l'Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires, et "vous pouvez y aller, on vous les montrera... Si vous m'accusez de cacher quelque chose dans ces contrats, prenez votre voiture, filez à l'Eprus", s'est énervée la ministre.
Mais après avoir aussitôt téléphoné à l'Eprus, M. Bapt s'est étonné auprès de l'AFP qu'on lui ait répondu que les documents réclamés "avaient été portés la veille au ministère".
source: afp
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