Les déclarations controversées de Nadine Morano sur l'identité nationale accentuent le malaise d'une partie de la droite, qui, depuis le lancement de ce débat, s'inquiète de risques de dérapage.
- Mardi, l'ex-ministre chiraquien et député UMP François Baroin a qualifié de "parole en trop" les propos de la secrétaire d'Etat à la Famille affirmant au cours d'une réunion publique qu'elle attendait d'un jeune musulman français "qu'il ne parle pas verlan" et "ne mette pas sa casquette à l'envers".
"Je me suis démarqué très vite et très tôt de ce débat, que je ne comprends pas parce que je n'en vois pas l'objectif", a lancé le maire de Troyes.
"A quoi bon prendre le risque de faire de l'"agit prop" pour ouvrir une auberge espagnole (...) à quelques semaines d'une échéance électorale qui évidemment va faciliter les amalgames, les confusions", a insisté M. Baroin, demandant que l'on "mette en suspens" ce débat.
- Dans son camp, plusieurs avant lui avaient joint leurs voix à celles de la gauche pour dénoncer, clairement ou à demi-mot, une tentative d'incursion sur le terrain du Front national à quelques mois des régionales.
"Ce débat, je voudrais qu'il ne dérape pas!", avait demandé le président (UMP) de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, mettant en garde contre "des attitudes radicales, qu'elles soient dans un sens ou dans un autre".
- Commissaire à la Diversité et à l'égalité des chances, Yazid Sabeg est allé plus loin, s'affirmant "certain" que ce thème ouvrait "un champ et un espace au Front national". "Je pense que la manière dont le débat a été engagé le rend difficilement contrôlable", jugeait-il.
- Le même jour, c'est la présidente du Parti Chrétien-démocrate et ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, Christine Boutin, qui dénonçait "le piège" d'un débat qui "ne peut que redonner de l'oxygène" au FN et dont elle souhaite qu'on l'arrête "le plus rapidement possible".
- Deux anciens Premiers ministres de la majorité ont soigneusement pris leur distance : Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin…
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