Au lendemain de l'adoption à l'Assemblée nationale du projet de la loi d'Orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (dit Loppsi 2) par 312 voix contre 214 contre, ZDNet.fr fait le point sur les premières réactions.
- Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur
" Je me réjouis de l'adoption de la LOPPSI en première lecture par l'Assemblée nationale. Ce texte donne aux policiers et aux gendarmes de nouveaux instruments permettant de mieux lutter, sur le terrain, contre de nouvelles formes de délinquance et protéger les personnes les plus vulnérables. Je souhaite que le projet de loi puisse être examiné au Sénat dans les meilleurs délais, pour que cette réforme entre en vigueur dès l'été.(...) "
- (L’inénarrable)Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP
"La lutte acharnée enfin contre la pédophilie sur internet passe par le recours à de nouvelles procédures obligatoires n'en déplaise aux partisans de l'anarchie sur internet."
- Parti Socialiste
"Pêle-mêle, on instaure le filtrage de la correspondance électronique, on étend la vidéosurveillance des sociétés privées dans l'espace public, on instaure un couvre-feu administratif et inefficace des mineurs. Peu importe que cette muraille de papier gène bien plus les honnêtes citoyens que les délinquants, il faut donner l'illusion que le gouvernement agit, quitte à sous-traiter à des sociétés privées ou aux polices municipales des missions que la police nationale et la gendarmerie n'ont plus les moyens d'assumer."
- François Bayrou, Président du Modem
"Conformément à ses engagements en matière de protection du citoyen et à la position du Mouvement Démocrate, François Bayrou a voté, ce mardi 16 février, contre la loi dite LOPSSI 2 qui contient des dispositions liberticides et institue un modèle de société basée sur la méfiance et la peur de l'autre.
Le Mouvement Démocrate avait déjà exprimé cette semaine sa position sur le projet LOPPSI 2 par la voix de Robert Rochefort qui avait qualifié ce projet de loi "provocation consistant à "la mise en place de mesure dangereuses, inefficaces et restrictives des libertés fondamentales"
- La Quadrature du Net
"Durant l'examen de la LOPPSI, le gouvernement s'est opposé à tous les amendements visant à minimiser les risques de dérives dans la mise en oeuvre de la censure du Net. Le refus de rendre ce dispositif expérimental et temporaire montre que l'exécutif se moque de sa prétendue efficacité pour lutter contre la pédopornographie ainsi que de ses conséquences néfastes. Il s'agit donc bel et bien de permettre au gouvernement de contrôler Internet, la porte étant désormais ouverte à l'élargissement du dispositif."
- Association des Services Internet Communautaires (ASIC)
"Il faut une prise de conscience sur l'enjeu lié à un dispositif de filtrage. Une telle mesure constitue un risque de porter atteinte au principe essentiel de neutralité des réseaux. Un dispositif de blocage doit bien être considéré comme exceptionnel et limité définitivement aux contenus pédopornographiques. Dans cet esprit, l'ASIC salue l'amendement adopté par les députés de soumettre la liste noire des contenus à filtrer à l'autorité judiciaire."
"L'article 2 du projet LOPPSI vise à lutter contre l'usurpation d'identité sur Internet. Cependant, sa rédaction est imprécise, en incriminant « le fait de faire usage, de manière réitérée, sur un réseau de communications électroniques, de l'identité d'un tiers ou de données de toute nature permettant de l'identifier ». L'ASIC appelle les Sénateurs à retenir une rédaction plus proportionnée de cet article qui, tout en luttant contre l'usurpation d'identité, ne mette pas en péril la liberté d'expression des internautes français et le développement des sites communautaires en France. "
- Parti Communiste Français
"LOPPSI 2 n'est pas un texte « fourre-tout » anodin. Il relève au contraire d'une idéologie dangereuse et réactionnaire. En permettant aux préfets d'imposer la vidéosurveillance aux maires ou en organisant un filtrage brutal d'Internet, l'Etat s'attaque à la démocratie et aux libertés individuelles qu'il est censé garantir. De fait, il fait la promotion d'une société de la peur, du soupçon et de la surveillance."
Source : ZDNet.fr
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