Les députés de la majorité ont sans surprise repoussé mardi, par 313 voix contre 212, une proposition de loi socialiste visant à donner le droit de vote et d'éligibilité aux étrangers non-communautaires aux élections municipales. .
Alors que seuls les étrangers ressortissants de l'Union Européenne ont le droit de vote et d'éligibilité à ces scrutins depuis 1992, le texte présenté par le groupe SRC (socialistes et apparentés) voulait étendre ce droit à tous les étrangers non communautaires installés en France. Différencier un citoyen de l’Union Européenne d’un citoyen d’un autre Etat semble être une pratique discriminatoire.
Jeudi dernier, lors de la discussion en séance à l'Assemblée, les députés PS avaient rappelé qu'ils portaient depuis longtemps ce droit politique : une proposition de loi avait même été adoptée en première lecture par l'Assemblée nationale en 2000, sous Lionel Jospin, mais n'avait pu aboutir du fait de l'opposition du Sénat.
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"On vit ensemble, on vote ensemble: c'est cela que pense une majorité de nos concitoyens", y compris dans les rangs de la majorité, a souligné la socialiste Sandrine MAZETIER, lors des explications de vote.
"Dans le pays de Lumières, pétri d'égalité et d'universalisme, comment comprendre que certains de nos voisins soient privés du droit de vote?", a-t-elle ajouté, en dénonçant cet "étrange anachronisme".
"Le fait que des milliers d'enfants n'aient pas vu leurs parents aller voter pendant des années, a des conséquences lourdes", a-t-elle ajouté, voyant là "un lien énorme avec l'abstention observée pendant les élections régionales".
Enfin Jean-Paul Garraud (UMP) a souligné que "nationalité et citoyenneté sont étroitement liées". "Pour que les étrangers puissent voter en France, il faut qu'ils acquièrent la nationalité française", a-t-il dit en faisant valoir aussi l'argument de la réciprocité.
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Source : Afp
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