La presse française constatait lundi que la «déculottée» du second tour des élections régionales, largement imputée à Nicolas Sarkozy, avait enfin fait sortir l’UMP du déni de réalité qu’elle avait montré au soir du premier tour, et qui lui a peut-être coûté cher.
- «La sanction du bilan de Nicolas Sarkozy, les doutes sinon les rejets de sa politique ne sont plus discutables», estime Patrick Apel-Muller dans L’Humanité.
- Pour Le Figaro (Etienne Mougeotte), cette défaite «va marquer un tournant dans le quinquennat de Nicolas Sarkozy», qui doit «envoyer des signaux forts» aux électeurs de droite, car ils «ont le sentiment d’avoir été laissés sur le bord de la route».
- Henri Gibier (Les Echos) est du même avis: «Le grand défi de la rue de Solferino, (…) c’est de se donner un programme qui ne se résume pas à l’antisarkozysme».
- D’autant que grâce à cette victoire écrasante, «Martine Aubry fait désormais figure de leader de l’opposition et de présidentiable bien placée pour 2012» (Gérard Carreyrou, France-Soir).
- Patrick Planchenault (Est-Eclair) renchérit sur les «galons de présidentiable» gagnés par la première secrétaire du PS, tandis que Nicolas Sarkozy «sort affaibli de l’épreuve», ajoute Patrick Pépin (Nord-Eclair).
- Evidemment, «rien sur le plan des institutions n’impose au chef de l’Etat de tirer des conséquences de ce vote», rappelle François Ernenwein (La Croix).
- Mais ces «résultats envoient partout en France le même message et imposent au chef de l’État de le lire comme une sanction nationale et donc d’apporter des réponses aux inquiétudes des électeurs», martèle Daniel Ruiz (La Montagne).
- «Après un échec aussi personnalisé, un remaniement de grande ampleur s’imposerait», mais «l’ajustement sera modeste», se désole Philippe Waucampt dans le Républicain Lorrain.
- Car Nicolas Sarkozy a été «sanctionné» dans ce scrutin, assène Erik Izraelewicz dans La Tribune, «sur sa manière de décider» et «sur la direction prise».
- Dans Le Progrès de Lyon, Francis Brochet, toujours mordant, se moque de «l’hyperprésident» devenu «l’hyperperdant».
- Ses confrères ne sont pas moins acerbes envers «l’autiste de l’Elysée» (Libération Champagne, Jorge d’Hulst), jugé «autocratique, trop tourné vers (son) ego» (Le Télégramme, Christine Clerc).
- Ouest-France résume: «derrière le trompe-l’oeil des pourcentages» et l’abstention, «la gauche doit beaucoup sa victoire à la défaite de la droite».
- Du moins cette bérézina aura-t-elle permis de faire sortir l’UMP du «discours de refoulement des vérités du premier tour» et laisser la place «à plus d’humilité», relativise Jacques Camus (La République du Centre).
- Dans la Presse de la Manche, Jean Levallois se souvient lui aussi de «l’extravagant numéro d’autiste des leaders nationaux de la majorité présidentielle» du 14 mars, qui «a abouti à renforcer la sanction» dimanche.
- Au final, «pour Nicolas Sarkozy, (…) les choses se compliquent singulièrement», constate Jacques Guyon (La Charente Libre).
- Car «dès maintenant s’ouvre le boulevard qui mène à la présidentielle et aux législatives» de 2012, rappelle Patrice Chabanet dans le Journal de la Haute-Marne.
(Sources : AFP et liberation.fr)
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