Deux députés UMP et PS ont appelé d'une même voix mercredi à une "extrême vigilance" sur la mise en œuvre de la réforme de la défense et l'objectif de réinvestir les quelque 4 à 5 milliards d'euros d'économies escomptés d'ici à 2015 au profit de l'équipement des armées.
"Il faut une extrême vigilance et une mobilisation" à "tous les niveaux, y compris politique", a déclaré l'UMP François Cornut-Gentille, approuvé par son collègue socialiste Bernard Cazeneuve lors de la présentation à la presse d'un nouveau rapport d'étape commun sur cette réforme de la Défense.
Celle-ci "n'est pas gagnée" même si "le schéma global a tenu sur les deux premières années", a mis en garde M. Cornut-Gentille, soulignant que l'on entrait "maintenant dans le dur, à la fois sur le plan financier et humain". Si des "adaptations ne viennent pas, on ira dans le mur", a-t-il enchaîné.
- "On ne supprime pas 54.000 emplois sans avoir une manœuvre de ressources humaines très fine", a observé pour sa part M. Cazeneuve, affirmant que sans cela, "la réforme échouera".
- Pour autant, a noté M. Cornut-Gentille, le "cadre général de la réforme a tenu en dépit de la crise" avec, selon les projections, des économies attendues, supérieures de 585 millions d'euros aux 4,3 milliards escomptés sur la période 2008-2015.
- Le député de la Haute-Marne a cependant relevé un "dérapage sur les investissements d'infrastructures supérieurs de 10% à ce qui était prévu". Si cette tendance se poursuivait en 2010 et 2011, "cela voudrait dire que la réforme coûterait plus cher qu'elle ne rapporterait", a-t-il relevé.
- A titre d'exemple, son collègue socialiste a évoqué le déménagement du Laboratoire de recherches balistiques et aérodynamiques de Vernon (Eure) qui devait coûter 4 millions d'euros et en coûtera finalement 30.
- "2010 sera une année charnière", a encore observé M. Cornut-Gentille avec "un point d'interrogation réel" sur les 1,2 milliard d'euros de ressources exceptionnelles attendues ou l'absence d'un nouveau plan de relance de l'économie.
- M. Cornut-Gentille a évoqué aussi le "désarroi" observé selon lui "sur le terrain" devant de nouvelles réductions d'emplois voire des suppressions de sites qui pourraient être décidées au fil de la mise en œuvre de la réforme.
- "Des notes ont circulé faisant état de la suppression de 16.000 emplois supplémentaires" au titre des externalisations, outre les 54.000 prévus, a affirmé M. Cazeneuve.
Source : afp
Commentaires