Edouard Balladur a été entendu mercredi matin par la mission d'information parlementaire sur l'attentat de Karachi en 2002 après avoir demandé à l'être suite aux révélations de Libération sur un financement présumé illégal de sa campagne présidentielle de 1995.
L'audition qui se tenait à huis clos a duré environ une heure et quart dans une annexe de l'Assemblée nationale. L'ancien Premier ministre (1993-95) en est sorti installé à l'arrière d'une voiture sans faire aucune déclaration aux journalistes qui le guettaient, a constaté un journaliste de l'AFP.
Edouard Balladur "a été entendu ce (mercredi) matin à sa demande par la mission parlementaire sur les causes de l'attentat de Karachi" et il laisse à celle-ci le "soin de faire état dans son rapport de ses déclarations", a-t-on simplement indiqué dans son entourage dans l'après-midi.
Mardi, l'avocat des familles de victimes de l'attentat de Karachi, Me Olivier Morice, avait accusé M. Balladur de mentir et annoncé qu'il demanderait aussi son audition, mais devant le juge d'instruction antiterroriste chargé de l'enquête, Marc Trévidic.
Selon Libération, la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995 aurait reçu 10 millions de francs (1,5 million d'euros) en espèces provenant de rétro-commissions occultes liées à la vente de sous-marins français au Pakistan.
La justice antiterroriste française enquête sur un attentat qui avait causé en 2002 à Karachi la mort de 11 Français travaillant pour la Direction de la construction navale (DCN) qui avait vendu ces sous-marins. L'hypothèse d'une vengeance liée au non versement de commissions promises dans le cadre du contrat signé par la DCN a été évoquée.
Mercredi lors d'une conférence de presse, Bernard Cazeneuve, le rapporteur socialiste de la mission parlementaire menée parallèlement à cette enquête judiciaire, a dénoncé l'attitude de "l'exécutif", en affirmant n'avoir "jamais" rencontré "autant de difficultés" pour mener à bien son travail.
Source : afp
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