L'ancien Premier ministre Laurent Fabius (PS) a estimé jeudi que "la solidarité européenne" devait jouer pour aider la Grèce et qu'il fallait "agir vite" car, a-t-il dit, le pays est dans une situation "encore plus sérieuse qu'on le dit".
"La situation grecque est encore plus sérieuse qu'on le dit", a estimé sur LCI le député de Seine-Maritime au retour d'un voyage à Athènes.
"L'Europe a perdu beaucoup de temps et si on était intervenu tout de suite, cela aurait stoppé la spéculation. On ne l'a pas fait et aujourd'hui il faut intervenir à court terme puissamment", a-t-il ajouté en évoquant des chiffres de 120 à 150 milliards d'euros.
"Les Grecs sont responsables et doivent prendre des mesures difficiles mais la solidarité européenne doit jouer", a plaidé M. Fabius en appelant à "agir vite".
- L'ancien ministre de l'Économie a rejeté l'idée d'une exclusion de la Grèce de la zone euro: "ce n'est pas une solution" d'abord pour les Grecs, car leurs taux d'intérêt monteraient très haut. "Et pour nous-mêmes, car ce serait un échec politique massif et cela voudrait dire que l'euro deviendrait la monnaie des pays forts, sa valeur monterait considérablement par rapport au dollar et il n'y aurait plus d'exportations, notamment pour l'Allemagne", a-t-il fait valoir.
Selon M. Fabius l'effort grec pourrait se traduire par "une baisse de pouvoir d'achat de 10 à 30% pour la population". "C'est très dur mais cet effort est nécessaire. Mais il sera difficile à supporter", a-t-il ajouté.
Pour l'élu socialiste, "il n'y aura pas de monnaie unique durable sans politique économique unique". "Il faut avoir à l'esprit que c'est la question de fond", a-t-il expliqué.
- Interrogé sur le rôle des agences de notation, M. Fabius a souligné qu'elles avaient commis "beaucoup d'erreurs" dans le passé.
"Aujourd'hui, elles réagissent et il y a un phénomène d'entraînement : après la Grèce, qui est un cas spécifique, le Portugal, l'Espagne sont attaqués et personne n'est à l'abri du problème", a-t-il lancé.
Concernant la France, M. Fabius a estimé que "pour qu'il n'y ait absolument aucun risque, il faudrait que l'on se mette dans une situation budgétaire moins catastrophique que celle où on est".
Source : afp
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