La loi Grenelle 2 constitue une "régression" sur l'usage des pesticides et amoindrit le niveau de protection de la population et de l'environnement, estime samedi le Mouvement pour la défense et le respect des générations futures (MDRGF).
L'ONG, engagée dans la lutte contre les produits phytosanitaires, s'insurge contre l'adoption vendredi par les députés d'un amendement "assujettissant la restriction ou le retrait d'un pesticide à l'évaluation des effets socio-économiques" et non plus seulement sanitaires ou environnementaux.
"Cette disposition vise à restreindre la possibilité de retirer l'homologation d'un produit phytosanitaire alors même qu'on pourrait par ailleurs avoir montré sa dangerosité", estime le MDRGF dans un communiqué. "La santé humaine et l'environnement pourront bien passer au second plan".
Le Mouvement, qui annonce son intention de "passer à l'offensive" et de contester cet amendement qu'il juge contraire aux textes européens, estime qu'il constitue une "régression vers une situation jamais vue en France et bien pire que celle qui prévalait en 2007 avant le Grenelle".
Il dénonce également un autre article de la loi, modifié par le Sénat et repris par l'Assemblée, autorisant la publicité pour les pesticides à usage des jardiniers amateurs.
"Cette disposition, dictée directement par les fabricants de pesticides et par des distributeurs va aider à maintenir la consommation de pesticides des jardiniers à un haut niveau, contrairement à l'objectif de réduction de l'usage des pesticides du Grenelle", note-t-il.
Pour François Veillerette, porte-parole du MDRGF, "le gouvernement vient de se couvrir de honte en cédant aux lobbies agrochimiques".
La loi Grenelle 2 dont l'examen s'est achevé dans la nuit de vendredi à samedi doit être votée mardi.
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