Jacques Attali a estimé mercredi lors d'une audition à l'Assemblée nationale que le pays n'avait "plus confiance en lui-même", en soulignant que la "croissance c'est d'abord une question de confiance".
Décrivant une situation économique "extrêmement grave", Jacques Attali a listé devant la commission des finances une série de "problèmes spécifiques à la France", comme un "niveau d'éducation en régression", surtout "dans le primaire" et des "perspectives en matière d'emploi (qui) ne sont pas non plus formidables".
M. Attali, qui préside la commission pour la libération de la croissance française, a également évoqué le "manque de confiance dans la communauté de destin de notre pays", en estimant que "c'est peut-être aussi le plus important".
- "La croissance, c'est d'abord une question de confiance", a ajouté l'économiste, selon qui les indicateurs montrent que "le pays n'a plus confiance en lui-même" et que "les Français n'ont pas confiance les uns dans les autres".
- "Tant qu'on n'a pas recréé une confiance les uns dans les autres, une confiance dans les institutions, une confiance dans le projet collectif, la croissance ne sera pas là", a poursuivi Jacques Attali.
Tirant le bilan de la mise en œuvre des 316 mesures proposées par sa commission en janvier 2008, M. Attali a estimé que 60% d'entre elles avaient été mises en œuvre, dont 23% "totalement" et 37% "partiellement".
- Selon lui, la réforme la plus importante est celle "des universités", notamment "tout ce qui a été mené en terme de gouvernance universitaire".
- "Si j'avais à en citer une (réforme) qui n'a pas été menée et qui est très importante (...), c'est la ‘flexi-sécurité’, le contrat d'évolution, c'est-à-dire tout ce qui permet d'organiser de façon décente et dynamique la transition professionnelle dans l'activité et l'inactivité", a poursuivi Jacques Attali.
En matière d'emploi "on a d'une certaine façon le pire des deux mondes: un marché de l'emploi rigide et en même temps un sentiment d'insécurité", a-t-il résumé.
"La France qui s'annonce pour 2020 sans mesures nouvelles pour nous est une France impossible, ou extrêmement difficile à admettre", a ajouté l'économiste, en estimant que dans le contexte actuel, les précédentes propositions de sa commission restaient "particulièrement urgentes".
Nicolas Sarkozy et François Fillon avaient demandé fin février à Jacques Attali de reprendre les travaux de la commission. Un pré rapport, dont les grandes lignes ont été présentées mercredi, doit être remis au président "dans les jours qui viennent", a précisé M. Attali.
Source : afp
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