Alain Rousset, président socialiste de l'Association des régions de France (ARF), a estimé lundi qu'avec le projet de loi de réforme territoriale examiné à partir de mardi par l'Assemblée, la région serait réduite à un "syndicat interdépartemental".
"La création du conseiller territorial va brouiller les cartes et réduire la région à une sorte de syndicat interdépartemental. C'est un retour aux années 70", a déclaré à l'AFP M. Rousset, parlant d'une réforme "inacceptable".
Il critique notamment le mode d'élection envisagé des futurs conseillers territoriaux (selon un nouveau découpage cantonal) en jugeant que mettre la région "sous la coupe" des cantons, "c'est la victoire du rond-point et de la salle des fêtes sur les investissements du futur" dans la recherche ou l'innovation, compétences régionales.
Pour M. Rousset, également président de la région Aquitaine, les marges de manœuvre offertes par le débat parlementaire pour modifier le projet sont très étroites.
"Nous assistons à un retour du jacobinisme avec un président de la République hyper-centralisateur, soutenu par une formation politique qui a besoin de revanche électorale sur le plan territorial", a-t-il estimé. "Il ne restera du texte que l'émiettement communal et l'affaiblissement des régions".
Le président de l'ARF prône pour sa part un "acte 3 de la décentralisation, c'est-à-dire une répartition claire des compétences entre Etat et collectivités territoriales". "Préciser par exemple qui est responsable de l'innovation, donc du développement économique, et qui est responsable du logement, de façon à ce que le mouvement entamé en 1981 aille à son terme", a-t-il dit.
M. Rousset a également fustigé la réforme de la fiscalité locale. "Le gouvernement a mis l'Etat en faillite et ne sait pas comment se redresser. En étranglant les collectivités locales, il va entraîner une grande récession dans le pays", a-t-il prédit.
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