Les socialistes ont fait part de leurs doutes mercredi sur la proposition du gouvernement de réserver l'après-midi au sport dans les collèges et lycées, soulignant notamment la forte diminution du nombre de professeurs d'EPS depuis quelques années.
"Un départ à la retraite sur trois n'est pas remplacé et le nombre de postes au concours s'effondre. Pour une moyenne annuelle de 1.230 départs à la retraite, seuls 415 nouveaux professeurs d'EPS ont été recrutés", a relevé dans un communiqué intitulé "Sport à l'école: paroles, paroles, paroles" Valérie Fourneyron, vice-présidente du groupe PS à l'Assemblée, chargée du sport.
"Le compte n'y est pas. Les trois heures que les professeurs d'EPS ‘doivent’ à l'Union nationale du sport scolaire ne suffiront en aucun cas à couvrir les 2H30 de sport par après-midi, et ce même si l'on y ajoute les heures d'enseignement de chacun", a ajouté la députée.
Elle a aussi fait remarquer que "le taux d'occupation des installations sportives, aujourd'hui saturé, explosera s'il est concentré sur les seules heures de l'après-midi".
De son côté le PS a averti qu'il serait "particulièrement attentif" à l'expérimentation prônée par le gouvernement, car il "réclame depuis des années une adaptation des rythmes scolaires aux besoins physiologiques et à l'accomplissement intellectuel et physique des élèves".
Cette expérimentation "ne doit pas être le prétexte à l'externalisation des enseignements artistiques et sportifs qui relèvent de l'éducation nationale", a ajouté le Parti dans un autre communiqué, critiquant "le double discours du gouvernement".
"Une réforme d'ampleur des rythmes scolaires et un développement notable de la part des activités sportives et culturelles nécessiteraient à la fois un encadrement renforcé, un développement et une adaptation des infrastructures sportives et scolaires, une concertation sur les missions et les services des enseignants", poursuivent les secrétaires nationaux Brigitte Bourguignon (sport) et Bruno Julliard (éducation).
Le gouvernement, qui "navigue à vue (semaine de quatre jours, organisation du temps scolaire confié aux conseils d'école)" et "opère des coupes sévères dans les effectifs des enseignants y compris ceux d'EPS, n'y est manifestement pas disposé", concluent-ils.
Le ministre de l'Education nationale Luc Chatel a annoncé mardi qu'un nouveau rythme scolaire, avec cours le matin et sports l'après-midi, serait testé à partir de la rentrée dans une centaine de collèges et lycées en France. Cette annonce suscite un certain scepticisme chez les enseignants, au moment où l'Allemagne s'interroge sur ce modèle.
source: afp
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