Frédérique Rollet est secrétaire nationale du SNES-FSU, principal syndicat enseignant du secondaire.
- Qu'avez-vous pensé du discours de Nicolas Sarkozy ?
Il n'y a rien de nouveau. C'est un catalogue de mesures déjà annoncées ces derniers jours, avec une tonalité caricaturale de "gentils contre méchants" et un tableau catastrophiste des établissements.
Les propos sont démagogiques, avec une dramatisation.
Dire qu'un seul élève peut perturber tout un établissement, c'est faux !
De plus, malgré l'équilibre entre prévention et répression qu'il évoque, il est clairement dans le répressif !
Il s'agit avant tout de montrer à l'opinion qu'on s'intéresse à l'école alors que dans le même temps on la met à feu et à sang.
- Il a annoncé la possibilité pour les chefs d'établissement de recruter eux-mêmes les enseignants dans certains cas, pour pouvoir choisir des profils spécifiques. Qu'en pensez-vous ?
C'est une logique inégalitaire qui se met en place, un discours assimilant l'école à l'entreprise.
Il y a une part de provocation et une méconnaissance totale de l'école et de son fonctionnement. Un établissement évolue, change, les choses ne sont pas les mêmes d'une classe sur l'autre.
Parler de "profil spécifique", c'est nier le fait que chaque professeur doit être apte à remplir sa mission. C'est également une méconnaissance profonde de l'attachement des enseignants, mais aussi des parents d'élève, à l'égalité.
- Aucun élément du discours ne vous semble positif ?
J'en retiens surtout le ridicule des formules, le tropisme permanent sur la sanction, la répression... C'est un discours électoraliste, fait de propos de café du commerce. Il est totalement à l'encontre de ce que nous défendons et ne réglera en rien la question de l'échec scolaire.
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