Inconnu de la plupart des internautes il y a encore quelques jours, Jean-Louis Masson s'est assuré en un temps record une réputation qui devrait le poursuivre quelques années. Son idée, qu'il défend mordicus : mettre fin à l'anonymat des blogueurs sur Internet en les obligeant à divulguer leurs nom, prénoms, adresse e-mail, adresse de domicile et numéro de téléphone.
Il n'aura pas fallu attendre longtemps pour qu'un collectif se crée pour s'opposer à la proposition de loi, dont on doute pourtant très fortement qu'elle puisse être adoptée au Sénat, et moins encore à l'Assemblée Nationale. Quand bien même serait-elle votée par les deux chambres du Parlement qu'elle serait immédiatement retoquée par le Conseil constitutionnel pour l'atteinte à la liberté d'expression qu'elle représente.
Pierre Chappaz (Pdg Wikio), Jean-Baptiste Clot (Pdg Canalblog), Frédéric Montagnon (Pdg Over-blog), Tristan Nitot (Président, Mozilla Europe), Philippe Pinault (Pdg Blospirit), Jeremie Zimmermann et Philippe Aigrain (La Quadrature du Net) ont cependant jugé utile de signer ce mardi un appel commun "pour la défense du droit à l'anonymat sur Internet" :
Une proposition de loi, déposée par le sénateur Masson, prévoit de remettre en cause le droit à l’anonymat des blogueurs.
Il s'agirait de leur imposer la publication de leur nom, de leur adresse, de leur adresse mail et même de leur téléphone.
Nous considérons qu’une telle loi porterait atteinte à la liberté d’expression sur Internet.
Les blogueurs qui choisissent l’anonymat le font pour des raisons liées à leur vie professionnelle ou personnelle. Sans cet anonymat beaucoup arrêteraient de bloguer.
Nous appelons les députés et sénateurs à refuser cette proposition de loi, qui contrairement à ce que prétendent ses auteurs, n’apporterait rien en ce qui concerne la protection contre la diffamation, déjà efficacement assurée par la loi actuelle. Rappelons que la loi LCEN fait obligation aux hébergeurs de blogs de supprimer immédiatement les publications litigieuses sur simple demande, et de communiquer le cas échéant à la justice les coordonnées de l’auteur.
Il n’est donc nul besoin d’une loi supplémentaire qui aurait pour seul effet de brider la liberté d’expression des internautes.
Source : numerama.com
Commentaires