François Fillon a annoncé mardi aux députés UMP qu'il allait interdire aux ministres de cumuler, pendant le temps où ils sont au gouvernement, leur indemnité ministérielle avec, le cas échéant, leur retraite de parlementaire, a-t-on appris dans l'entourage du Premier ministre.
"Le Premier ministre va écrire à ses ministres" concernés "pour leur demander de faire suspendre le versement de leur retraite de parlementaire", a-t-on indiqué.
M. Fillon a fait cette annonce pendant la réunion hebdomadaire, à huis clos, du groupe UMP à l'Assemblée nationale.
- Il a avancé l'argument de la révision constitutionnelle de juillet 2008, qui a permis le retour automatique des ministres au Parlement lorsqu'ils ne sont plus au gouvernement.
"Il est donc illogique qu'un ministre puisse liquider sa retraite de parlementaire et ensuite revenir au Parlement", a-t-il fait valoir.
- Les ministres concernés sont Michèle Alliot-Marie (Justice), Roselyne Bachelot (Santé), Henri de Raincourt (Parlement), Patrick Devedjian (Relance) et Jean-Marie Bockel (Justice).
Alain Marleix (Collectivités territoriales) et Hubert Falco (anciens combattants) ont fait savoir qu'ils avaient les 40 annuités nécessaires pour prétendre à ce cumul, mais qu'ils ne touchaient pas leur retraite de parlementaire.
Les autres membres sexagénaires du gouvernement (Hervé Novelli, Michel Mercier, Christian Blanc) n'ont pas atteint le nombre d'annuités nécessaires et continuent pour leur part de cotiser pour la retraite de député ou de sénateur.
D'autres ministres issus du Parlement, et qui ont moins de 60 ans, cotisent eux aussi tout en étant au gouvernement.
Interrogé, Matignon n'était pas en mesure de préciser si ces ministres pourraient, eux, continuer à cotiser pour leur retraite parlementaire pendant leur passage au gouvernement.
Après la polémique autour du cas de Christine Boutin, le Premier ministre a par ailleurs annoncé aux députés UMP que le Secrétariat général du gouvernement allait désormais "centraliser toutes les missions afin de vérifier les cumuls choquants". Avec là aussi en ligne de mire le cumul mission rémunérée et retraite de parlementaire.
Étonnante cette récente pulsion vertueuse de Monsieur Fillon ! S’il découvre le problème, c’est pour les citoyens une inquiétude supplémentaire sur la qualité de la gouvernance de la France !!
En fait, n’est-ce pas encore de la communication pour encourager les Français à laisser tondre leurs retraites en silence ???
source: afp
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