Ouvert à la concurrence depuis mardi en France, le marché des jeux et paris en ligne constitue un eldorado financier pour les nouveaux acteurs du secteur, que les socialistes disent être un peu trop proches du pouvoir.
L’ouverture à la concurrence des jeux en ligne, mardi 8 juin, constitue une aubaine pour la poignée de chanceux qui ont obtenu l'autorisation de lancer leur site Internet de paris sportifs. À la clé : quelque 2 milliards d’euros en 2011, qui profitera à quelques privilégiés dont les noms font déjà polémique.
Selon le Parti socialiste (PS), l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), qui vient de distribuer 17 licences d’autorisation à 11 opérateurs privés, fait la part belle aux amis et proches du pouvoir.
La fin des monopoles d’État détenus par le PMU et la Française des jeux (FDJ) va ainsi permettre l’entrée en scène de nouveaux acteurs du jeu en ligne.
Parmi eux, Stéphane Courbit. En décrochant quatre licences avec ses deux sites Betclic et Everest, cet entrepreneur qui a fait fortune, entre autres, dans la télé-réalité est sans conteste l'un des grands gagnants de cette première distribution.
Autres vainqueurs, Martin Bouygues, qui obtient deux licences grâce à Eurosportbet, Marie-Odile Amaury, qui a créé avec Lagardère le site Sajoo, détenteurs de deux licences…
Même le chanteur Patrick Bruel décroche un sésame pour Table 14, un site de poker.
Autant de noms d’"amis du président de la République" dans la ligne de mire des socialistes, opposés à la libéralisation totale des paris en ligne. Dans un communiqué officiel, le PS dénonce "cette ouverture à la concurrence [qui] symbolise toutes les ramifications entre le pouvoir et les puissances de l’argent".
Cinq millions de Français, soit 10 % de la population en âge de parier, sont prêts à miser de l'argent lors du Mondial, indique un sondage réalisé pour l'Officiel des paris en ligne (OPL). Selon un rapport de l’Assemblée nationale, en 2008, les Français ont mis plus de 35 milliards d’euros sur le tapis vert des deux seuls détenteurs du monopole de l’époque, la FDJ et le PMU.
- Une manne financière que le groupe socialiste de l’Assemblée nationale a caricaturée via le lancement, il y a quelques mois, d’un site de jeux en ligne baptisé "Jackpotes", un site "bling-bling" où le parieur est toujours perdant face "aux amis du Fouquet’s qui gagnent à tous les coups".
Une façon ironique "d’attirer les médias sur les dérives d’une telle mesure", déclare le groupe socialiste
- En 2009, Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, avait tenu un discours virulent face à l’ouverture potentielle des marchés des jeux en ligne : "une dérive qui va faire plaisir à Lagardère, Bolloré, Le Lay…", ironisait alors le député-maire de Nantes.
Source : France 24
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