L'Union nationale des associations familiales (Unaf) a qualifié samedi à Lyon la proposition de loi prévoyant une suspension des allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire de "retour en arrière", face à Nadine Morano qui a défendu une "arme dissuasive".
"Ce texte (en cours d'examen à l'Assemblée nationale) constitue un triste retour en arrière, nous nous inscrivons en faux par rapport à ce qu'il présuppose", a lancé le président de l'Unaf, François Fondard, à la secrétaire d'Etat à la Famille venue à l'assemblée générale de l'organisation.
"Non, les parents ne sont pas démissionnaires et complices des absences à l'école de leurs enfants", a insisté M. Fondard, dont l'organisation affirme représenter deux millions de familles. Il a appelé à lutter plutôt contre l'absentéisme par "un véritable dispositif d'accompagnement des parents".
"C'est une arme dissuasive. Notre but n'est pas de supprimer les allocations familiales pour supprimer les allocations familiales", lui a répondu Nadine Morano, qui a assuré que 53 millions d'euros d'"aide à la parentalité" seraient alloués d'ici à 2012.
- Evoquant le chiffre de quelque 280.000 enfants absentéistes, soit une proportion de 7%, Mme Morano a insisté sur le caractère "ultime", après un premier avertissement aux parents, de la suspension des allocations prévue par cette proposition décriée.
Elle a aussi évoqué un recensement des jeunes dits "décrocheurs", au-delà de l'âge légal de 16 ans d'obligation de fréquenter l'école.
"Les enfants qu'on appelle des décrocheurs vont faire l'objet d'un recensement pour être particulièrement accompagnés", a-t-elle annoncé sans plus de précisions.
"Ces jeunes-là sont des clients à la pré délinquance, à la délinquance des mineurs. Donc nous allons mettre en place des dispositifs d'accompagnement et de recensement de ces jeunes pour qu'ils soient dans des formations", en partenariat avec l'Education nationale, a-t-elle assuré, évoquant la multiplication notamment des "internats d'excellence".
Mme Morano a par ailleurs défendu la réforme des retraites et annoncé un rapport d'ici à octobre sur la retraite des "aidants familiaux", qui s'occupent d'un proche malade ou dépendant. Elle n'a cependant pas évoqué la question d'une meilleure prise en compte des temps partiels et CDD, voulue par l'Unaf.
source afp
Commentaires