L'annonce prochaine de la réforme des retraites a galvanisé, mardi, dans l'hémicycle, les députés de l'opposition qui ont posé quatre questions à Eric Woerth sur le sujet, les bancs de la gauche n'hésitant pas à imiter le bruit des vuvuzelas pour manifester leur désaccord.
- "Nous exigeons qu'un débat démocratique soit pleinement respecté et que la procédure accélérée (l'urgence) ne soit pas appliquée", a lancé, le premier, Jean-Marc Ayrault, le chef de file du groupe socialiste, rappelant les promesses du président Sarkozy de ne pas passer en force sur la question des retraites.
Jean-Marc Ayrault a aussi raillé un calendrier des débats sur les retraites qui "se superpose avec celui de la coupe du monde de foot, celui des vacances et de la rentrée des classes".
"La ficelle est un peu grosse", a répliqué le ministre du Travail Eric Woerth, "vous n'êtes pas au niveau du débat! Le PS ne s'intéresse pas aux retraites, il ne s'intéresse qu'aux primaires" de son parti, a-t-il lancé sous les cris de l'opposition et les applaudissements de la droite.
- Ce fut au tour de trois autres ténors socialistes de se lancer: "quand accepterez-vous de répondre sur le fond?" s'est écriée Marisol Touraine. "C'est quoi le courage pour vous? Demander à des gens qui ont commencé à travailler à 16 ans de continuer à travailler au-delà de 60? (...) Aurez-vous le courage de faire des prélèvements sur le capital?"
- "Que pensez-vous de la dévalorisation de la parole publique du président?" a lancé Jean Glavany à Eric Woerth, rappelant les promesses de Nicolas Sarkozy de ne pas toucher à la retraite à 60 ans.
"La réforme des retraites est indispensable après la crise" et "il serait irresponsable de la part du président" de ne pas faire cette réforme, a répliqué M. Woerth.
- Mais à la quatrième intervention socialiste sur le sujet du jour, celle de Pierre-Alain Muet, le ministre du Travail n'était plus guère audible dans l'hémicycle... les bancs de la gauche s'étant mis à imiter les vuvuzelas très en vogue dans les stades de foot du Mondial. A peine, a-t-on pu entendre la promesse d'Eric Woerth: "Nous réformerons contre toutes les ringardises!"
source: afp
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