Le compromis intervenu vendredi à l'Assemblée sur la question de la taille des élevages porcins est un "véritable coup de poignard à la politique de préservation" de la qualité de l'eau, a réagi l'association Eau et Rivières de Bretagne.
Cette décision est "un véritable coup de poignard à la politique de préservation et de restauration de la qualité de l'eau", a déclaré Jo Hervé, président de cette association pionnière dans la défense de l'environnement.
"Ce vote bafoue les récents avis très critiques de la Cour des comptes et du Conseil d'Etat sur l'inefficacité de la lutte contre les pollutions agricoles", a ajouté M. Hervé.
"Plus on dépense d'argent public pour faire face aux dégâts environnementaux de l'agriculture productiviste, plus les pouvoirs publics démolissent les dispositifs de prévention et de régulation des pollutions agricoles", a déploré le porte-parole de l'association, Jean-François Piquot.
Alors que les algues vertes sont à nouveau présentes sur certaines plages, "cette disposition législative rendra encore plus difficile la lutte contre les pollutions par les nitrates agricoles et les marées vertes. Personne ne s'étonnera de voir s'aggraver le fossé entre la société et l'élevage productiviste", poursuit Eau et Rivière dans un communiqué.
Au moment où "tous les acteurs bretons participent, à l'invitation du préfet de région, à une large concertation (...), ce recul organisé de la réglementation environnementale ne restera pas sans conséquences. La confiance est rompue", conclut l'association.
Selon le compromis voté en séance, il y aura un décret, avant le 31 décembre 2010, qui précisera les règles applicables pour des "regroupements d'élevage", ce dont s'est réjoui le député UMP Marc Le Fur, à l'origine de l"amendement discuté à l'assemblée: "si le décret colle au texte de loi, cela permettra de faire des regroupements d'installations sur un site existant sans faire d'enquête publique ni d'étude d'impact", a-t-il dit à l'AFP.
Eau et Rivière rappelle que les deux derniers programmes engagés depuis 2007 pour réduire les nitrates en Bretagne -favorisés par l'élevage industriel- "vont coûter aux contribuables plus de 250 millions d'euros".
Source : afp
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