Le rapport du Sénat sur la gestion de la pandémie de grippe H1N1 (rendu public le 5 août) est d’une virulence inattendue.
Et cette virulence tient pour l’essentiel au fait qu’il analyse, pour la première fois dans le détail et de manière objective, l’un des chapitres les moins connus de cette grande affaire sanitaire: celui des rapports établis tout au long de l’année 2009 entre le gouvernement et les principales multinationales pharmaceutiques productrices de vaccins.
Reprenant une série de critiques déjà maintes fois formulées ici et là (opacité du fonctionnement de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), dramatisation constante de la situation, conflits d’intérêts, exclusion des médecins généralistes de la pratique de la vaccination etc.) les auteurs du rapport analysent tout particulièrement les raisons qui ont conduit au fiasco du plan «Pandémie grippale».
L’élaboration de ce plan a achoppé sur deux obstacles principaux :
- Les défauts et les insuffisances de l’organisation de l’expertise sanitaire.
- Le développement d’une stratégie vaccinale figée par des contrats déséquilibrés et rigides qui ont imposé au gouvernement des achats démesurés: 94 millions de doses dont 50 millions ont pu être résiliées en janvier.
Et il faut ajouter à cela une série de contraintes aussi problématiques que difficilement acceptables: impossibilité de réviser les contrats en fonction de l’évolution du schéma vaccinal, prise en charge par l’Etat des conséquences de la responsabilité des laboratoires du fait des produits défectueux, calendriers de livraison purement indicatifs, limitations de la responsabilité contractuelle des fournisseurs.
A lire dans son contexte et son intégralité (slate.fr)
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