Un rapport confidentiel, que Le Monde s'est procuré, montre en effet que les discriminations de toutes sortes ont tendance à se banaliser au sein de l'institution scolaire. Alors même que l'école est supposée intégrer chacun dans la communauté républicaine.
Le rapport doit être remis en septembre au ministre de l'éducation nationale, qui a fait de la lutte contre les discriminations une priorité. Son entourage annonce d'ores et déjà de "nouvelles mesures".
Il faut dire que le constat établi par le groupe de travail qui a rédigé le rapport est préoccupant, qu'il s'agisse du handicap, de sexisme, d'orientation sexuelle ou d'origine.
L'enfant handicapé fait encore trop souvent "peur".
Les stéréotypes sur les différences "naturelles" entre filles et garçons restent répandus. Cela a des conséquences scolaires, mais cela conduit aussi à des violences parfois justifiées par des "convictions culturelles ou politico-religieuses".
L'homophobie se banalise et l'école se montre trop rétive à réagir. Les conséquences, pourtant, peuvent être dramatiques pour les victimes.
En matière de racisme, d'antisémitisme et de xénophobie, enfin, le groupe de travail constate "une prise de conscience progressive, mais une banalisation des injures et des actes". Et si les élèves en sont victimes, les enseignants ne sont évidemment pas épargnés.
Globalement, c'est le " vivre ensemble" qui se détériore, préviennent les auteurs du rapport.
A l'adolescence, la quête identitaire est forte et celle-ci, selon le contexte, selon les réponses des adultes et de l'institution, peut mal se passer.
D'où, comme le montre le rapport, le risque d'enclencher une dynamique pernicieuse qui entraîne exclusion, stigmatisation, harcèlement et violences envers ceux qui sont différents.
A lire dans son contexte (lemonde.fr)
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