" La guerre se déclare une seule fois.La convoquer à tout propos relève de la rodomontade.
- « C’est une véritable guerre que nous allons livrer aux trafiquants et aux délinquants », a tonné Sarkozy, le 21 juillet.
Rien à voir avec « le combat » contre la spéculation, « la bataille » contre le piratage ou « la lutte » contre la fraude. Une guerre, cette fois. Une vraie, pour répondre aux émeutes de Grenoble et de Saint-Aignan, déclenchées après la mort d’un braqueur tué par les policiers et d’un jeune gitan sédentarisé blessé à mort par les gendarmes.
- Seulement voilà. Comme le relève lemonde.fr (), cette virile déclaration avait déjà été placardée sur les murs de France le 27 juin 2002, lorsque Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, lançait à 2000 cadres de la police nationale : « Nous allons gagner la guerre contre l’insécurité ! ».
- Reprise, au milieu de voitures calcinées, le 24 octobre de la même année à Strasbourg, cette proclamation hostile avait déjà des airs de refrain.
« Il faut aller chercher les délinquants là où ils se trouvent. Il faut qu’on leur mène la guerre. » - Six mois plus tard, le 14 avril 2003, Sarko déterre la hache une fois encore, psalmodiant : « La guerre aux trafiquant doit se poursuivre. » En 2005, désormais rompu à l’exercice, karcher en main, et « racaille » en bouche, le général prépare le pays à une toute nouvelle mobilisation.
- Elle sonnera triomphalement le 8 février 2008, décidée par un Sarkozy désormais chef des armées. « Dès demain, c’est une guerre sans merci qui sera engagée à l’endroit des trafics et des trafiquants, et j’en assumerai pleinement la responsabilité », lance-t-il. « Dès demain » ?Le microgénéral a certainement lu Clausewitz, qui suggère, en bon stratège militaire, que le repos doit impérativement précéder la tension.
- Un an plus tard, le 18 mars 2009, le président galonné ressort le tambour, fait le tour des popotes et déclare cette fois « La guerre aux bandes violentes ».
Mieux, il ouvre un second front, annonçant le 29 septembre qu’il entame « une guerre sans merci contre le décrochage scolaire ». La guerre des boutons.
- Le 26 mai 2010, après la mort d’une policière municipale, retour tactique. Chef Sarko publie un bref communiqué militaire indiquant qu’il s’est engagé dans « une guerre sans merci contre la criminalité ».Deux mois plus tard, deux morts, un village saccagé par la colère et la police grenobloise cueillie à l’arme automatique.
La guerre fait des victime, c’est son but.
- « Il ne faut pas avoir peur du mot » a déclaré Frédéric Lefebvre, porte parole casqué de l’UMP, le 22 juillet sur RTL. Se portant bravement au coté de son chef, il a ajouté : « Chacun doit assumer ses responsabilités, et Sarkozy assume les siennes… »"
Présentez…armes !
Sorj Chalandon
Commentaire : Il n’est vraiment pas bon ce général de…l’acte toujours manqué et des paroles verbales qui restent en l'air !!!
Commentaires