"Il faut un ministère des Droits de la femme avec quelqu'un de déterminé et des pouvoirs et le soutien de celui qui est à la tête de l'Etat comme moi je l'ai fait", a estimé la seule à avoir occupé ce ministère de 1981 à 1986 après son discours à l'université d'été de l'Assemblée des femmes, association qu'elle a créée en 1992.
"Il y a un recul des droits des femmes, dès l'instant où on ne fait plus rien, les choses reculent", a souligné Mme Roudy.
"Ce qui est très préoccupant, c'est que les institutions, non seulement le gouvernement mais aussi tous les partis politiques qui sont en situation d'être au pouvoir s'en moquent éperdument ils pensent qu'il y a des choses plus importantes", a-t-elle poursuivi.
"Qu'il y ait des dizaines de milliers de femmes qui disparaissent régulièrement victime de réseaux de prostitution ça leur est égal c'est pas important", a souligné Yvette Roudy.
Puis d'égréner: "Nous avons l'égalité professionnelle qui stagne, les violences qui explosent, la prostitution qui explose, la parité qui stagne et tout le monde qui s'en fout".
En ce qui concerne la représentation politique des femmes, l'ancienne ministre rappelle: "Nous nous sommes battus pour qu'il y ait des femmes à l'Assemblée Nationale. Très peu s'intéressent à ces questions là, à l'évidence ce n'est pas à la mode, c'est pas chic donc on n'en parle pas. Dans les pays scandinaves, ça marche bien la loi sur l'égalité professionnelle".
Revenant en détails sur la prostitution, Mme Roudy a expliqué: "Je me dis qu'on peut toujours rêver, imaginer que les clients des prostituées seront sanctionnés et dénoncés. S'il n'y a pas de client, il n'y a pas de marché, c'est du fric et pas autre chose. Ce sont des milliards, des hommes et des femmes qui en vivent en exploitant la misère la plus profonde des êtres humains", a-t-elle déploré.
"Tout ce que Monsieur Sarkozy a trouvé, c'est de sanctionner les prostituées, c'est-à-dire celles que l'on voit. C'est le client qu'il faut sanctionner évidemment, ça se fait en Suède et depuis la prostitution a diminué de moitié. C'est aussi lutter contre la Mafia, c'est pas seulement une question de femmes, c'est aussi une question de traite des êtres humains et d'un système mafieux", a conclu Mme Roudy.
Source : afp
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