- Les retraites des femmes sont en moyenne inférieures de 600€/mois à celle des hommes (soit 40%)
- Plus de la moitié des femmes retraitées touchent une pension inférieure à 900€
- 44% des femmes ont effectué une carrière complète contre 86% des hommes, les femmes valident en moyenne 20 trimestres de moins que les hommes
Inégalités salariales, difficultés d'accès aux postes à responsabilité, précarité du marché du travail touchant massivement les femmes (temps partiel, CDD, intérim), interruptions de carrières (prise en charge des enfants, personnes âgées, etc.): les retraites sont une caisse de résonance des inégalités accumulées par les femmes dans leur vie professionnelle.
Qui plus est les modes de calcul des pensions de retraite sont particulièrement pénalisants pour les carrières courtes, discontinues et précaires ; en majorité celle des femmes.
Au rythme actuel, et sans mesures de rattrapage volontaristes, en 2050 les retraites des femmes resteront inférieures de 30% à celles des hommes.
- E. Woerth entend régler le problème avec une mesure : la prise en compte dans le calcul de la retraite des indemnités journalières perçues lors du congé maternité.
Cette mesurette d'affichage est à l'image de cette contre-réforme des retraites :
- Cynique, car cette disposition est proposée quelques mois après la remise en cause d'un autre mécanisme de rattrapage des inégalités (la Majoration de Durée d'Assurance des mères de familles)
- Inefficace, car en jouant sur 16 semaines sur 40 ans de vie active elle ne permet pas de corriger les inégalités accumulées tout au long de la vie professionnell
- Conservatrice, car le seul levier considéré est celui de la maternité, or les embûches et discriminations que rencontrent les femmes ne peuvent êtres réduites à cet aspect.
- Non seulement cette contre-réforme est une occasion ratée, mais au-delà elle aggrave encore les inégalités et la précarité de nombreuses femmes :
- En entraînant une baisse des pensions.
- En reculant l'âge d'annulation de la décote de 65 à 67 ans. (Les femmes seraient les 1ères touchées ‐ avec les jeunes ‐ 30% des femmes doivent déjà attendre 65 ans pour partir avec une retraite à taux plein contre 5% des hommes. Souvent au chômage après 60 ans, c'est dans un tunnel à précarité que l'on enfermera des centaines de milliers de femmes !
- En supprimant le départ anticipé pour les fonctionnaires ayant eu 3 enfants.
- À court terme, des mesures de rattrapage d'urgence ; à moyen terme, aller vers l'égalité professionnelle pour empêcher que ces inégalités ne se reproduisent.
- Réparer aujourd'hui ces inégalités par une politique volontariste d'urgence.
- S'attaquer à ces inégalités à la source, dans la sphère professionnelle : par une politique de l'emploi développant le niveau de rémunération des femmes, en luttant contre les trappes à précarité tel que le temps partiel, en favorisant l’égal accès aux postes à responsabilités, par l'application de la loi sur l'égalité salariale, par une politique familiale réduisant la dissymétrie des rôles masculins et féminins en particulier dans l'éducation des enfants (ex: réforme du congé parental, création de places en crèches), par la lutte contre les stéréotypes sexistes.
- Agir pour la participation et la non‐discrimination des femmes sur le marché du travail permettrait de réduire significativement la précarité (des salariés et retraités) ; et contribuerait au financement de notre système de retraite.
Communiqué du parti socialiste
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