Les députés PS et apparentés ont expliqué dans la soirée de mardi, après le rejet des deux motions de procédure contre le projet de loi défendues par la gauche, qu'ils ne participaient pas à cette discussion générale pour conserver du temps de parole sur leurs amendements.
L'examen de cette réforme majeure du quinquennat est en effet limité à 50 heures pour les groupes parlementaires (dont une vingtaine pour le PS).
Le texte est défendu dans l'hémicycle par le ministre du Travail Eric Woerth, très affaibli par l'affaire Bettencourt mais auquel le gouvernement et la majorité ont réaffirmé leur soutien mardi.
La réforme doit être votée mercredi 15 septembre à l'Assemblée, avant de partir en navette au Sénat. Elle doit être adoptée définitivement par le Parlement avant la Toussaint.
Si les syndicats ont réuni 2,5 millions de manifestants, selon la CFDT (1,12 million selon la police), mardi à travers la France --soit la plus forte mobilisation enregistrée depuis le début de la contestation du projet gouvernemental en mars--, François Fillon et les responsables de la majorité se sont relayés pour exclure toute concession sur le coeur de la réforme: le relèvement de l'âge de départ à la retraite (60 à 62 ans pour l'âge légal, 65 à 67 ans pour un départ sans décote).
Le Premier ministre a toutefois promis des "ouvertures" pour "la fin de la semaine" sur d'autres volets de la réforme, comme la prise en compte de la pénibilité au travail ou les carrières longues.
Le président Nicolas Sarkozy, qui a lui aussi appelé les responsables de sa majorité à rester "ferme" sur le point essentiel de la réforme, les 62 ans, fera mercredi en Conseil des ministres une "déclaration" sur la réforme, après avoir reçu Eric Woerth et le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Georges Tron, a annoncé mardi soir M. Woerth sur TF1.
Il recevra ensuite, à la mi-journée, les députés UMP pour les exhorter à tenir bon sur cette réforme.
"Il faut que le gouvernement nous donne des réponses (mercredi) matin" sur les retraites, a prévenu François Chérèque, secrétaire général de la CFDT. La mobilisation dans la rue "va forcément faire réfléchir" le gouvernement, a renchéri son homologue de la CGT, Bernard Thibault.
La commission des Affaires sociales a adopté plusieurs amendements de la majorité mardi.
- L'un d'eux, présenté par le président de la commission des Affaires sociales, Pierre Méhaignerie (UMP), et le rapporteur UMP du projet de loi, Denis Jacquat, prévoit la création, "à titre expérimental", d'un dispositif destiné à constituer un cadre pour la conclusion, par les branches, d'accords collectifs "d'allégement ou de compensation de la charge de travail des salariés occupés à des travaux pénibles".
Cet allégement pourra prendre la forme d'un "passage à temps partiel", de l'exercice d'une mission de "tutorat" voire, "à titre exceptionnel", d'une "cessation anticipée d'activité".
Un fonds de mutualisation financé par les entreprises de chaque branche prendra en charge ce dispositif auquel le Medef est hostile. Le gouvernement craint qu'il ne favorise les préretraites. Les syndicats, eux, affichent leur scepticisme.
- D'autres amendements portent sur une réforme de la médecine du travail ou le développement de l'épargne retraite.
source: afp
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