Le gouvernement a refusé d'assimiler la réduction des niches fiscales à des hausses d'impôts, en présentant mercredi son projet de budget 2011 aux députés de la commission des Finances, qui n'ont pas pris les mêmes précautions oratoires.
"Il n'y a pas d'augmentation d'impôts sur les revenus, sur la TVA, sur les sociétés...", a déclaré le ministre du Budget, François Baroin.
"Les niches fiscales, c'est une dépense de l'Etat. Quand on les réduit de 10 milliards, on réduit de 10 milliards les dépenses de l'Etat", a-t-il estimé.
Des propos contestés au sein même de la majorité.
- "Depuis 2007 il y a une baisse des impôts. Là, il y a un rabot des niches fiscales, ce qui en français courant s'appelle une augmentation des impôts ciblée, parfois intelligemment, parfois non", a déclaré Hervé Mariton. Considéré comme un libéral, ce député UMP critique par exemple la disparition des baisses d'impôts consenties aux jeunes mariés.
- Le député Nouveau centre Charles de Courson parle lui "d'une augmentation d'un point des prélèvements obligatoires".
- La gauche parle non seulement de hausse d'impôts, mais aussi d'injustice fiscale et de rigueur.
"On va avoir une hausse d'impôts de dix milliards à peu près, qui va être injuste. C'est la première facture. Il y en aura d'autres", a tonné l'ex-ministre du Budget Henri Emmanuelli (PS).
Son collègue PS Pierre-Alain Muet parle d'"un plan d'austérité sans précédent, avec une hausse massive des impôts et une réduction sans précédent des dépenses publiques".
- "Les impôts augmentent. Le gouvernement fait les poches des Français. Par exemple: un million d'euros supplémentaires sur les factures internet", a ajouté le député Vert François de Rugy.
- "C'est un budget menteur à l'image du président de la République. Il ne touche pas au bouclier fiscal mais on s'attaque aux jeunes mariés...", s'emporte aussi Jean-Pierre Brard (app. PCF). L'élu de Montreuil affirme aussi que la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, n'a pas offert de macarons aux députés de la commission des Finances comme les années précédentes. Signe d'austérité budgétaire?
Source : afp
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