La gauche a multiplié les attaques jeudi contre l'extension de la déchéance de nationalité, qui doit être soumise au vote de l'Assemblée en cours de journée, préparant du même coup son recours devant le Conseil constitutionnel sur cette mesure défendue par Eric Besson.
Résumant l'intervention de nombreux de ses collègues PS, Jacques Valax a parlé d'une "mesure inacceptable, cynique, qui ne servira à rien" et qui viole "l'article 1er de la Constitution" sur l'égalité de tous les citoyens devant la loi.
La mesure la plus symbolique du projet de loi sur l'immigration prévoit l'extension de la déchéance de la nationalité aux Français naturalisés depuis moins de dix ans qui auraient tué un dépositaire de l'autorité publique (gendarme, policier...).
Le code civil ne prévoit actuellement la déchéance de nationalité que pour quelques cas extrêmes, dont le terrorisme.
- "Pourquoi un agent dépositaire de l'autorité publique et non un président de la République, un ministre, un parlementaire ?", a ironisé par l'absurde Patrick Braouezec, ex-PCF.
- L'ex-garde des Sceaux Marylise Lebranchu (PS) a déploré que "nous ne soyons plus dans le lieu du droit mais du meeting politique. Le Parlement ne sert plus à dire le droit mais à faire des affichages".
- "Vous légitimez l'extrême droite", a lancé le patron des députés PS Jean-Marc Ayrault, saluant les quelques députés UMP qui, tel Etienne Pinte, s'opposent à cette mesure annoncée par le chef de l'Etat dans son discours de Grenoble après des émeutes urbaines.
- "Vous voulez tendre un piège politique à la gauche", a lancé Julien Dray (PS). "Dans un an ou deux ans vous direz ‘cela ne suffit pas, la déchéance de la nationalité, il faut revenir à la peine de mort’".
- Le député UMP de Paris Claude Goasguen, tout en s'interrogeant sur "l'utilité juridique" de cette mesure, a rétorqué: "Touche pas à mon flic, c'est aussi respectable que 'Touche pas à mon pote'".
source: afp
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