L'Assemblée nationale examine depuis jeudi matin l'extension de la déchéance de nationalité aux Français naturalisés condamnés pour meurtre de gendarmes ou de policiers, dans le cadre du projet de loi sur l'immigration, présenté par Eric Besson.
Depuis une loi de 1998, seul un Français naturalisé condamné pour terrorisme peut se voir retirer la nationalité française. La déchéance pourrait être désormais étendue aux meurtriers de policiers, magistrats ou pompiers notamment, qui ont acquis la nationalité française depuis moins de dix ans.
- La séance a été levée peu avant minuit et demi, juste avant d'attaquer l'article le plus controversé de la loi. Celui-ci s'est cependant déjà invité dans l'hémicycle, après que les députés ont ferraillé une partie de l'après-midi de manière inattendue sur l'accès à la nationalité. "Il n'y a pas des Français de souche et des Français de nationalité étrangère, il y a des Français point final!", s'est insurgée l'ancienne garde des Sceaux, Elisabeth Guigou.
- Le chef de file des députés socialistes, Jean-Marc Ayrault, a lui dénoncé un amendement "absurde", "inefficace", à l'application "symbolique". "Un crime est un crime. Un criminel est un criminel. Un Français est un Français. Quelle que soit sa généalogie, son châtiment doit être identique", a-t-il poursuivi.
- Le député UMP Etienne Pinte est lui aussi monté au créneau en stigmatisant une "mesure inconstitutionnelle" car elle créerait de "graves disparités entre nos concitoyens". Nicole Ameline a renchéri, en évoquant "une rupture d'égalité devant la loi".
Cette disposition avait été rajoutée au texte initial après les annonces du président Nicolas Sarkozy lors de son discours de Grenoble. Le député-maire PS de Grenoble, Michel Destot, a d'ailleurs pris la parole mercredi soir pour rappeler que sa ville "méritait mieux".
Source : europe1.fr
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